La réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel qui débute aujourd'hui à Bamako (Mali), pour préparer le sommet des chefs d'Etat des pays de la région, dont l'Algérie, sera consacrée à la question de la paix et de la sécurité dans la région sahélo-saharienne. Messahel a rappelé que le sommet avait été demandé par le président malien, Amadou Toumani Touré, suite aux différents affrontements qui ont secoué la région ces dernières années, ainsi qu'aux activités terroristes et de contrebande. Le ministre a relevé le rôle joué par l'Algérie dans la restauration de la paix et le retour de la stabilité dans le nord du Mali après les événements qui s'y sont déroulés et ayant opposé le gouvernement malien à des factions de Touareg. L'Algérie qui joue le rôle de médiateur entre l'armée malienne et les factions touareg a répondu ainsi à l'appel des parties qui sont liées par les accords d'Alger signés en 2006, a-t-il encore rappelé. Messahel a précisé que la réunion ministérielle élaborera une série de recommandations qui seront soumises au sommet des chefs d'Etat de la région, dont la date sera fixée à cette occasion, et qui porteront notamment sur les «mécanismes de coopération contre les phénomènes qui menacent la paix et la sécurité de la sous-région». Il a annoncé par ailleurs que l'Algérie et le Mali vont signer un accord commercial qui offrira «beaucoup de perspectives pour toute la sous-région». Evoquant la circulation des personnes et des biens dans la région du Sahel, il a rappelé que cette question est régie par des accords entre Etats. Le Sahara, le plus immense désert du monde qui s'étend sur plus de 8 000 km d'est en ouest et sur près de 5 000 km du nord au sud est devenu depuis près de vingt ans une zone de non-droit, d'insécurité, source d'instabilité pour certains pays et terrain de manœuvres politiciennes et de manipulations de groupes terroristes et de trafiquants d'armes et de drogue. Quand les groupes du GSPC ont senti l'étau se resserrer autour d'eux et leurs sources d'approvisionnement en armes se tarir au Nord, notamment après le démantèlement des filières et réseaux de soutien en Europe, ils se sont rabattus sur le grand Sahara où ils se sont alliés à des trafiquants d'armes et de drogue. Le sous-développement, voire l'arriération des zones frontalières, a favorisé le foisonnement de ce genre de groupes terroristes, de rebelles, et a servi de moyen de pression pour appâter les populations qui vivent dans des situations difficiles pour subvenir à leurs besoins. L'idée d'un plan de développement socio-économique de la région sahélo-saharienne, notamment des zones frontalières entre l'Algérie, d'une part, et le Mali, le Niger et la Mauritanie, d'autre part, remonte à 1995. Les difficultés économiques et financières de l'Algérie à cette époque, conjuguées à la mobilisation de l'Etat dans la lutte antiterroriste et les interférences étrangères dans la sous-région, n'ont pas permis de réaliser les projets tracés. Il n'est jamais trop tard pour agir afin de redonner espoir aux populations de ces régions et rétablir la sécurité dans cet immense espace vital pour tous les pays limitrophes. A. G.