Les ministres de six pays du Sahel ont accordé leurs violons pour appeler leurs dirigeants à prendre "des mesures appropriées" contre le terrorisme, lors d'une réunion à Bamako sur la sécurité dans la région sahélo-saharienne. Les ministres ont recommandé mardi soir à leurs chefs d'Etat de prendre "des mesures appropriées pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes", selon un texte publié à l'issue de cette rencontre d'une journée. Cette recommandation formulée par les ministres, en effet, sera soumise au sommet des Chefs d'Etat de la région sahélienne au cours de laquelle ils devraient adopter un plan d'action de lutte contre le terrorisme dans cette région menacée par le banditisme et les réseaux criminels. Pour rappel, ce sommet, prévue en principe avant fin 2008, avait été demandé par le président malien, M. Amadou Toumani Touré, suite aux différents affrontements qui ont secoué la région ces dernières années, ainsi qu'aux activités terroristes et de contrebande. Ce sommet constituerait, une opportunité pour adopter des mécanismes de coopération contre les phénomènes qui menacent la paix et la sécurité du Sahel. Il est à signaler que dans cette région, le Mali et le Niger font face à des rébellions touareg dans le nord de leur territoire. La branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (BAQMI, ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat, GSPC) a développé ses activités dans le nord du Mali, où elle a détenu en otage deux touristes autrichiens, et lancé plusieurs attaques en Mauritanie. Par ailleurs, il est à noter que la réunion a rassemblé, notamment, le ministre algérien délégué aux Affaires africaines et maghrébines Messahel Abdelkader, la ministre burkinabé de la Coopération régionale Minata Samaté, le ministre libyen des Affaires africaines Ali Triki, le secrétaire d'Etat tchadien aux Relations extérieures Djida Moussa Ousmane et la ministre nigérienne des Affaires étrangères Aïchatou Mindaoudou. La Mauritanie n'a pas été invitée en raison du coup d'Etat du 6 août qui a renversé le président élu et mis ce pays au ban de la communauté internationale. L'Algérie, qui a répondu favorablement à la demande malienne par la présence de M. Messahel à ladite réunion, traduit sans aucun doute, son attachement à la concertation entre pays africains pour dégager les voies à même de répondre aux défis et aux exigences de l'heure. La participation algérienne contribuera également à rehausser et à consolider la démarche entre les pays de cette région pour faire face aux défis de la sécurité et de la paix. Durant son intervention lors de cette réunion, Messahel a relevé le rôle joué par l'Algérie dans la restauration de la paix et le retour de la stabilité au nord du Mali après les évènements qui s'y sont déroulés et ayant opposé le gouvernement malien à des factions de Touareg. L'Algérie, qui joue le rôle de médiateur entre l'armée malienne et les factions Touareg, a répondu ainsi à l'appel des parties qui sont liées par les accords d'Alger signés en 2006, a-t-il encore rappelé, mardi, dans une déclaration à la chaîne internationale de la Radio nationale.