La réunion ministérielle, tenue mardi à Bamako, est un prélude au Sommet des chefs d'Etat prévu dans cette même capitale. La sécurité et la paix au Sahel préoccupent. De nouveau, ce sujet revient sur les tablettes des pays directement concernés. Six ministres des Affaires étrangères de la région se sont réunis avant-hier dans la capitale malienne, Bamako. Cette réunion ministérielle se veut un prélude au Sommet des chefs d'Etat prévu dans cette même capitale et dont la date n'est pas encore fixée. La réunion des chefs d'Etat devra déboucher sur de meilleurs mécanismes à même d'assurer la paix, la sécurité et le développement dans la région sahélo-saharienne. La question a été abordée avant-hier par les ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, du Mali, du Niger, de la Libye, du Burkina Faso et du Tchad. Dans son discours d'ouverture, Moctar Ouane, le ministre malien, a estimé que cette rencontre devrait «permettre de jeter les bases d'une coopération dans l'espace sahélo-saharien pour faire face aux nombreuses menaces qui affectent la sous-région». «Le banditisme transfrontalier, les réseaux criminels et les trafics de tous genres empêchent nos populations de vivre paisiblement. C'est pour cette raison qu'il est nécessaire que nos pays puissent avoir une coopération multiforme», a-t-il ajouté. Présent à cette réunion, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a déclaré: «Cette initiative vise à relancer la concertation entre les pays du voisinage et exprime l'attachement de l'Algérie à cette démarche.» Et de rappeler «les efforts constants déployés par l'Algérie pour initier une coopération multiforme entre les pays du voisinage à même d'assurer la sécurité, la stabilité et le développement économique de cette région au profit des populations qui y vivent». M.Messahel a, par ailleurs, établi le constat des défis auxquels fait face la région, en particulier le terrorisme, le crime organisé, les trafics de tous genres et l'émigration clandestine. «Des fléaux qui mettent en péril la paix et la sécurité, ce qui doit nous amener à mettre en place un dispositif opérationnel pour coordonner les actions des pays de la région en vue d'éradiquer définitivement ces fléaux et créer les conditions favorables au développement économique et social». Le représentant algérien a souligné la nécessité pour les pays de la région de mettre en commun leurs efforts «afin de créer tout à la fois, les synergies et les complémentarités requises pour promouvoir un espace de paix, de sécurité et de développement partagé». Cette rencontre a permis aux ministres algérien et libyen de confirmer, contrairement à ce qui a été rapporté par la presse, les bonnes relations bilatérales. Ils ont démenti se disputer le leadership de la zone sahélienne, comme souvent rapporté par la presse. «Il n'y a pas de concurrence avec la Libye», a précisé M.Messahel. Et d'expliquer: «C'est peut-être dans l'esprit d'une certaine presse qu'il y a une concurrence. La Libye et nous, avons un socle culturel commun et nous appartenons à la même région. Nous avons la même ambition de résoudre les problèmes de la région». Même attitude affichée par son homologue libyen: «Nous n'avons aucun problème de leadership avec l'Algérie. C'est un pays frère. Il n'y a pas de concurrence entre nous mais plutôt une coordination et une coopération au profit de toute la sous-région», a déclaré le ministre libyen.