L'envoyé personnel du SG de l'ONU, M. Christopher Ross, est arrivé, hier à Alger, en prolongement de sa tournée, qui se poursuivra jusqu'au 15 novembre, dans l'objectif de relancer les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario. Ross, qui espère arracher un réel progrès à la solution du conflit dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité, a été reçu par le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, au terme d'une visite effectuée aux territoires occupés qualifiée de tournant décisif dans la position des Nations unies et de la communauté internationale vis-à-vis de la cause sahraouie. Il aura également des entretiens avec le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. L'émissaire onusien avait effectué une visite de trois jours aux territoires occupés, la première depuis qu'il a été chargé de ce dossier en 2009, considérée comme un acquis considérable pour la cause sahraouie. Dans sa nouvelle tournée régionale, Christopher Ross a visité le Maroc et, pour la première fois, les territoires occupés afin d'évaluer les cinq années de négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc et recueillir des idées nouvelles sur les meilleurs moyens de réaliser un réel progrès dans le processus de paix. Plaidant pour une solution politique juste et durable, acceptée par les deux parties et garantissant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination, Ross présentera, à son retour à New York, les résultats de sa tournée au Secrétaire général de l'ONU. Les Marocains, par la voix de leur souverain, mardi, se disent attachés à «l'initiative audacieuse» que constitue le projet de large autonomie. En d'autres termes, les Marocains campent sur leur position et ne veulent pas discuter d'autre chose que le plan d'autonomie. Ce que rejette la partie sahraouie. Fort de ce qu'il considère comme victoire diplomatique à la cause sahraouie, le Front Polisario reste attaché plus que jamais au principe de l'autodétermination. L'émissaire de l'ONU, qui a eu à rencontrer plusieurs responsables et membres d'organisations de la société civile sahraouis, a indiqué que ses entretiens avec le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, et ses rencontres avec la société civile sahraouie ont été d'un «grand apport» pour la recherche d'une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Il s'agit donc, pour Ross d'accélérer les résolutions et recommandations du Conseil de sécurité, notamment celles relatives à l'organisation d'un référendum d'autodétermination et la levée du blocus imposé à la région, ainsi que l'intégration, dans le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) de la prise en charge de la situation des droits de l'Homme. Dans son dernier rapport, le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la Minurso. Il avait regretté que des «entraves» empêchent toujours la Minurso d'accomplir pleinement sa mission et de s'acquitter de son mandat de «manière crédible» dans les territoires sahraouis occupés. G. H./Agences