Le prix Goncourt a été attribué hier à Atiq Rahimi pour Syngué Sabour. Pierre de patience édité à la maison littéraire P.O.L, filiale de Gallimard. L'annonce a été faite hier en début d'après-midi, comme le veut la tradition au restaurant Drouant à aris. Le plus prestigieux prix de la rentrée littéraire française a donc été attribué à un représentant de la culture afghane. Ecrivain et cinéaste originaire de Kaboul, Atiq Rahimi a obtenu ce prix par 7 voix contre 3 pour Michel Le Bris et son livre la Beauté du monde paru chez Grasset. Atiq Rahimi, 46 ans, de double nationalité française et afghane, est l'auteur de quatre romans publiés depuis le début des années 2000. Syngué Sabour. Pierre de patience est son premier livre écrit directement en français. Et il ne s'agit pas là de sa première distinction. Il avait reçu un prix à Cannes en 2004 pour son premier film, Terre et cendres, adapté d'un de ses récits. Après le Russe Makine en 1995 et l'Américain Littell en 2006, déjà couronnés par le Goncourt, voici l'Afghan Rahimi, le troisième écrivain étranger à recevoir ce prix. Dans ce roman qui a suscité l'intérêt du jury français, Atiq Rahimi donne la parole à une femme afghane au chevet de son mari mourant. Celle-ci raconte les souffrances et sacrifices d'une guerre absurde qui n'en finit pas. L'attribution de ce prix crée une surprise, en récompensant un auteur afghan, sachant que le Parlement français vient de voter l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan… F. B.