Une fois de plus, une fois de trop, Ghaza pleure ses enfants. La liste des victimes s'allonge autant que celle des frappes perpétrées par l'aviation israélienne sur la bande de Ghaza. Hier, Iyyad Abou Khousa, un bébé palestinien de 18 mois a été tué et ses deux frères âgés de 4 et 5 ans grièvement blessés dans un raid ciblant le centre de la bande de Ghaza. Plus tôt, deux enfants âgés d'un an et trois ans avaient été tués dans des raids israéliens sur Beit Hanoun et Beit Lahiya, dans le nord de l'enclave palestinienne. Dans un centre de média, dans le centre-ville, tôt dans la matinée d'hier, au moins six journalistes ont été blessés. Deux autres civils sont morts lors d'un autre raid dans le nord de la bande de Ghaza. Seize Palestiniens avaient péri dans la journée de samedi... Sûrement autant la veille et l'avant-veille… Les chiffres s'affolent… les morts s'entassent à Ghaza… ailleurs, chut…le silence complice règne. Depuis mercredi, plus de 830 frappes aériennes ont été perpétrées par l'aviation israélienne sur la bande de Ghaza faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés. Ces agressions ont touché, outre le siège du Hamas, le quartier général de la police à Ghaza, l'Université islamique et le stade «Palestine», la principale enceinte sportive de Ghaza, le centre des média et des maisons de civils. Dans le reste de la planète, des réunions se tiennent dont celle du Caire pour tenter d'établir une trêve. Le président égyptien, Mohamed Morsi, s'est montré optimiste évoquant des contacts avec Israël et avec les Palestiniens et «quelques indications sur la possibilité d'un cessez-le-feu bientôt». Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, conduira demain une délégation ministérielle à Ghaza en signe de solidarité, a annoncé l'organisation. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était hier à Al Qods occupée et à Ramallah pour proposer un cessez-le-feu. Lors de ce déplacement d'une journée, le chef de la diplomatie française rencontrera les autorités israéliennes et le président palestinien, Mahmoud Abbas. Londres a mis, quant à elle, en garde Israël contre une opération terrestre à Ghaza qui pourrait «coûter» à Israël «une grande partie» de son soutien international et qu'elle «menacerait de prolonger le conflit». «Une invasion terrestre est beaucoup plus difficile à soutenir pour la communauté internationale, notamment le Royaume-Uni», a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, M. Hague. Du côté américain, la position ne change pas. Barack Obama a estimé que les tirs de roquettes lancées en direction d'Israël avaient «précipité» la crise à Ghaza «les Etats-Unis soutiennent complètement le droit d'Israël de se défendre». Ainsi la Ligue arabe se prépare pour exprimer sa solidarité aux Palestiniens qui… continuent à enterrer leurs morts. La France propose le cessez-le-feu, les Etats-Unis considèrent qu'Israël a le droit de se défendre et Londres s'inquiète que son allié israélien perde «une grande partie» du soutien international. Mais l'Etat «voyou» n'est pas inquiet et son armée envisage d'intensifier ses attaques sur Ghaza et de resserrer davantage l'étau sur la population palestinienne sans défense. «L'armée israélienne est prête à étendre significativement son opération militaire contre les groupes armés palestiniens à Ghaza», a déclaré hier le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Israël a positionné des milliers de réservistes, des transports de troupes blindés, des bulldozers et des chars près de la barrière à la frontière entre Israël et la bande de Ghaza. Du côté palestinien, le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, tenait des discussions sur une trêve, au Caire, avec le chef des services de renseignements égyptiens, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et l'émir du Qatar Hamad Ben Khalifa Al-Thani. Son mouvement exige des garanties internationales pour aller vers une trêve. Et parce que le ridicule ne tue malheureusement pas, Israël a déclaré hier, être prête à envisager une trêve à condition que tous les groupes armés palestiniens de Ghaza stoppent leurs tirs !Loin des réunions de salons, des discussions des politicards, des défenseurs «à la carte» des droits de l'Homme, de tous ceux qui se sont élevés pour crier au crime contre l'humanité en Libye, en Syrie ou encore au Mali –afin d'embraser ces pays-, bien loin des grandes démocraties du monde et du droit international…très loin… Ghaza se meurt. H. Y.
L'Algérie appelle la communauté internationale à assumer ses responsabilités L'Algérie a appelé la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'ONU à assumer leurs responsabilités pour faire cesser immédiatement l'agression israélienne barbare contre la bande de Ghaza et mettre un terme à cette escalade dangereuse. Lors de la réunion d'urgence des ministres arabes des Affaires étrangères, tenue samedi soir au Caire, le chef de la délégation algérienne a appelé la communauté internationale à prendre en urgence les mesures et les décisions à même de protéger le peuple palestinien sans défense en proie aux assassinats et à l'oppression et de garantir le respect du droit international et des droits de l'homme. Il a affirmé que l'Algérie, qui a honoré ses engagements à l'égard de la Palestine, «ne ménagera aucun effort pour continuer à apporter son soutien et son aide», réitérant la solidarité pleine et entière et le soutien absolu de l'Algérie au peuple palestinien dans sa lutte et sa résistance pour le recouvrement de ses terres et de sa souveraineté et l'établissement de son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale, conformément aux résolutions internationales. Le chef de la délégation algérienne a, par ailleurs, réaffirmé que l'Algérie condamnait fermement l'agression israélienne barbare contre la bande de Ghaza qui a fait plusieurs martyrs et blessés.