Ni la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies ni la trêve de trois heures autoproclamée ne sont respectées. Au quatorzième jour de l'agression israélienne contre Ghaza, les bombardements de l'armée israélienne se poursuivent à une cadence vertigineuse, faisant près de 800 morts et 3 400 blessés. Durant toute la journée d'hier vendredi, les attaques israéliennes, à l'aide notamment de chars et de navires de guerre, ont été dirigées contre des quartiers à importante densité démographique, comme Jabaliya, Beit Lahya ainsi que le quartier de Zeitoun, dans Ghaza-ville, selon des témoins cités par les correspondants des agences de presse, les rares témoins des massacres en l'absence d'autorisations pour les envoyés spéciaux des médias étrangers. Dans la matinée, et malgré les appels de l'ONU à un cessez-le-feu immédiat, l'aviation israélienne, appuyée par des chars et des obus de mortier, a poursuivi ses raids, faisant au moins 16 morts, en majorité des civils, tandis que les blessés se comptent encore par dizaines. Et pour ne rien arranger à la situation, le cabinet ministériel israélien s'est réuni hier matin pour discuter de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Et la position de l'Etat hébreu, qui a décidé jeudi dernier en soirée d'étendre son opération terrestre, n'a pas changé. «Israël n'a jamais accepté qu'une influence extérieure décide de son droit à défendre ses citoyens. L'armée continuera d'opérer pour défendre les citoyens d'Israël», a déclaré le Premier ministre, Ehud Olmert, à l'issue de cette réunion. Tzipi Livni, la chef de la diplomatie israélienne a enfoncé le clou en indiquant que son pays continuera son opération et ne sera motivé que par «la défense des citoyens israéliens», confirmant ainsi le défi que l'Etat hébreu continue à opposer à la communauté internationale, malgré les multiples appels à la retenue. Sur le terrain des opérations, rien que dans la matinée d'hier, l'armée israélienne a indiqué avoir effectué plus de 50 attaques contre des cibles palestiniennes, tout en affirmant que la résistance palestinienne a lancé près de 25 roquettes contre le sud de l'Etat hébreu. Ces dernières attaques ont d'ailleurs dépassé, pour la première fois depuis le début de l'agression israélienne, la barre des 40 km dans le territoire israélien. Les dirigeants militaires du mouvement Hamas ont même annoncé la prouesse d'avoir touché une base aérienne israélienne, sans donner le nombre de victimes enregistrées ni d'éventuels dégâts matériels. Alors que la situation humanitaire s'aggrave de jour en jour à cause des difficultés d'accès pour les secouristes et les convois d'aide, l'Organisation des Nations unies a annoncé que l'armée israélienne a tué, le 4 janvier, une trentaine de civils après avoir rassemblé 110 d'entre dans une maison qu'elle a bombardée par la suite. Les Israéliens ont annoncé l'ouverture d'une enquête. De son côté, l'Organisation des Nations unies pour l'aide aux Palestiniens, URWA, a annoncé, jeudi dernier, la suspension de ses opérations à Ghaza pour protester contre le comportement des soldats hébreux qui ont assassiné un chauffeur de camion palestinien acheminant de l'aide humanitaire vers les territoires meurtris, alors que la Croix-Rouge internationale a réduit ses activités dans la bande de Ghaza par crainte des bombardements de l'armée israélienne, accentuant la détresse des populations civiles qui meurent à petit feu chaque jour. A. B.