Au lendemain du rejet de la trêve par l'Etat sioniste et l'intensification de ses bombardements sur Ghaza, un attentat-suicide, le premier depuis janvier 2007 a secoué la capitale Tel Aviv non loin du ministère de la Défense israélien. Dix-sept blessés dont trois seraient dans un état grave, annoncent des sources hospitalières. Cet attentat est une autre donnée qui vient se greffer aux particularités de cette nouvelle guerre. Après la destruction du mythe de son dôme de fer invincible, l'entité sioniste assiste stupéfaite à un attentat suicide qu'elle avait cru de l'histoire ancienne. La résistance palestinienne a prouvé, ainsi, qu'elle se poursuivait et pouvait faire encore mal même avec les moyens puérils dont elle dispose. Du peu de moyens qui peuvent lui parvenir malgré le siège. Des moyens auxquels l'Iran n'est pas étranger. Le président du Parlement iranien, Ali Laridjani, l'a confirmé hier. Son pays, dira-t-il, est fier de l'aide «financière et militaire» qu'on apporte aux Palestiniens. Il se désolera de ne pouvoir faire plus à cause du siège imposé à la bande par l'entité sioniste. Les missiles Fajr-5 lancés depuis Ghaza «n'ont pas été livrés par l'Iran, c'est leur technologie qui l'a été», précisera-t-il. «Ces missiles peuvent être produits rapidement» par les groupes palestiniens, a-t-il ajouté.La machine diplomatique, semble, quant à elle, totalement grippée. Le secrétaire général des Nations unies qui se trouvait hier à Ramallah, n'a pas trouvé meilleure posture au moment où les Ghazaouis enterrent par centaines leurs martyrs sous les bombes des F16 israéliens, que d'appeler le Hamas à «stopper ses roquettes» ! Le Président palestinien, qui avait promis, qu'aucune intifada ne se produirait tant qu'il était à la tête de l'autorité palestinienne, espère quand à lui, l'annonce d'une trêve dans la bande de Ghaza avant la fin du périple de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Cette dernière, qui a rencontré mardi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Al Qods occupée, s'est entretenue hier, avec le Président palestinien avant de se rendre en Egypte puis regagner Washington. Elle aurait promis à Abbas de faire son possible «pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat». Mais n'a pas manqué, toutefois l'occasion, de lui rappeler la position de son pays par rapport à la demande que compte introduire la Palestine aux Nations unies. Mme Clinton aurait même demandé au président Abbas de reporter cette initiative. M. Abbas, qui semble-t-il, tient à sa requête, a répondu que les Palestiniens n'allaient pas à l'ONU pour défier les Etats-Unis ou qui que ce soit, mais pour sauver la solution à deux Etats et soutenir le processus de paix. Les Palestiniens vont demander, comme prévu, le 29 novembre devant l'Assemblée générale de l'ONU une élévation de leur statut, pour passer d'«entité observatrice» à «Etat non-membre», ce qui leur permettrait notamment de saisir la Cour pénale internationale. L'offensive israélienne, lancée le 14 novembre, sur Ghaza, rappelons-le a fait 157 morts, essentiellement des femmes et des enfants et 1 100 blessés jusqu'à hier. M. Erakat a accusé Israël d'être «responsable des obstacles rencontrés pour parvenir à une trêve». Quand à la communauté internationale qui a observé jusque-là une passivité complice, a vite appelé hier, à un cessez-le-feu immédiat. Paris et Rome, sans oublier de condamner l'attentat de Tel Aviv, ont appelé à «un cessez-le-feu et une trêve» immédiats. Berlin, de son côté réclame un «cessez-le-feu immédiat» au Proche-Orient, sans oublier évidemment de condamner «avec véhémence» l'attentat du bus à Tel Aviv. La Maison-Blanche, totalement alignée sur les positions de l'entité sioniste, est sortie de son silence pour condamner fermement l'attentat de Tel Aviv. G. H.