Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé, hier, Israël de mener un nettoyage ethnique contre les Palestiniens dans son opération militaire visant la bande de Ghaza. Israël ignore dans cette région la paix, piétine le droit international et mène un nettoyage ethnique contre un peuple. Ce pays occupe petit à petit les territoires palestiniens, a dit M. Erdogan devant les députés de son Parti de la justice et du développement. Le chef du gouvernement a estimé que les groupes palestiniens de Ghaza qui tirent des roquettes contre Israël usaient de leur droit de légitime défense contre les attaques arbitraires et illégales de l'Etat hébreu, qu'il a en outre accusé de massacrer des civils innocents. Personne ne peut dire qu'Israël utilise son droit à l'autodéfense (contre les tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas), Israël fait souffler actuellement un vent de terreur au Proche-Orient, a-t-il martelé, longuement ovationné par les députés de son parti. M. Erdogan s'en est également pris une nouvelle fois à la passivité des pays occidentaux et du Conseil de sécurité de l'ONU dans ce dossier. Je ne crois plus à la justice de l'ONU tant que la question palestinienne ne sera pas réglée, les souffrances et le sang resteront une partie intégrante du Proche-Orient, a ajouté le Premier ministre. Deux Palestiniens ont péri dans un nouveau raid israélien sur le centre de la bande de Ghaza avant-hier, portant à plus de 104 le nombre de Palestiniens tués en six jours de bombardement barbares israéliens sur l'enclave, ont indiqué les services d'urgences palestiniens. Deux Palestiniens ont été tués par un nouveau tir israélien à l'est (du camp de réfugiés) d'Al-Boureij, ont-ils fait savoir dans un communiqué. Les bombardements aériens israéliens ont fait 23 martyrs, avant-hier, dans la bande de Ghaza, portant à 104 le nombre de martyrs palestiniens depuis le début des bombardements sionistes, mercredi dernier, après-midi. Par ailleurs, l'occupant israélien a décidé de repousser son offensive terrestre dans la bande de Gaza pour donner des chances aux efforts égyptiens visant à établir une trêve entre le Hamas et l'Etat hébreu, a annoncé, hier, un haut responsable israélien. Une décision a été prise de suspendre provisoirement tout projet d'offensive terrestre pour donner des chances à un succès des efforts diplomatiques Téhéran demande de juger Israël pour crimes de guerre Israël est seul responsable du conflit actuel à Ghaza et devrait être jugé pour crimes de guerre, a estimé hier, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères en niant que Téhéran cherche à attiser la violence comme l'en accusent les dirigeants israéliens. Ce ne sont pas l'Iran ni le Hamas qui cherchent l'affrontement, la guerre ou mettent en danger la vie d'une population innocente, mais c'est le régime sioniste, qui devrait être jugé pour crimes de guerre, a affirmé M. Ramin Mehmanparast lors de son point de presse hebdomadaire. Le président israélien Shimon Peres a accusé, avant-hier, l'Iran d'encourager le mouvement palestinien Hamas, qui contrôle Gaza, à continuer à bombarder Israël plutôt que de rechercher un cessez-le-feu, et de lui avoir livré des missiles Fajr-5 lancés contre l'Etat hébreu au cours des derniers jours. M. Mehmanparast a salué la ferme réponse de la population de Gaza, d'où continuent malgré tout à partir des missiles contre Israël, sans démentir ni confirmer explicitement que certains de ces engins aient été livrés par Téhéran. Ce qui est important, c'est que les Palestiniens aient des armes pour se défendre, a-t-il répondu à une question sur les accusations israéliennes. Ban Ki-Moon et l'UE appellent à un cessez-le-feu immédiat Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, en déplacement, hier, au Caire, a appelé Israël et le Hamas à cesser les violences, mettant en garde contre une "escalade" du conflit qui pourrait mettre en péril la région. "Cela doit cesser, des mesures immédiates sont nécessaires pour éviter une nouvelle escalade", a déclaré Ban Ki-moon, en exhortant l'armée israélienne à ne pas lancer "une opération au sol" à Gaza où l'offensive de Tsahal "Pilier de défense" a été lancée le 14 novembre. La visite du secrétaire général des Nations unies au Caire intervient alors que le président égyptien Mohamed Morsi tente de négocier un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Ban Ki-moon, après un entretien avec le secrétaire général de la Ligue Arabe Nabim El Arabi, devait rencontrer Mohamed Morsi avant de se rendre en Palestine plus tard dans la journée d'hier. De leur côté, les ministres des Affaires étrangères du l'Union européenne (prix Nobel de la paix 2012) ont appelé avant-hier, à la cessation immédiate des hostilités en Israël et dans la bande de Gaza, en affirmant qu'un cessez-le-feu serait dans l'intérêt de tous. Réunis à Bruxelles, les ministres appellent à une cessation urgente des hostilités, soutiennent les efforts de médiation de l'Egypte et d'autres acteurs et saluent la mission du secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) dans la région, selon les conclusions de leurs travaux. Une cessation immédiate des hostilités est dans l'intérêt de tous, en particulier dans le contexte d'instabilité de la région, précise le texte. La situation des derniers jours souligne une fois de plus la nécessité urgente de promouvoir une solution à deux Etats permettant aux deux parties de vivre côte à côte dans la paix et la sécurité, réaffirment les chefs de la diplomatie. Une dirigeante de l'OLP, Hanane Achraoui, a pris acte de l'appel des Européens mais elle a vivement regretté que l'UE ne prenne pas acte du fait que les souffrances sont très majoritairement palestiniennes et qu'elle n'ait pas noté l'assassinat d'une famille entière la nuit dernière. Clinton à Jérusalem, Ramallah et Le Caire Le président américain Barack Obama dépêche sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton à Jérusalem, Ramallah et au Caire pour tenter de trouver une issue au conflit entre Israël et le Hamas, a annoncé ,hier,un responsable de la Maison Blanche. Hillary Clinton, au Cambodge où elle accompagne M. Obama dans son déplacement en Asie du Sud-Est, s'est envolée hier, pour la Palestine où elle devait rencontrer le Premier ministre Benyamin Nétanyahou à Jérusalem. Elle se rendra ensuite à Ramallah pour des entretiens avec des responsables palestiniens, puis au Caire pour des discussions avec les dirigeants égyptiens, précise-t-on de même source. "Nous soutenons totalement le droit à l'auto-défense d'Israël", a déclaré dimanche en Thaïlande Barack Obama. L'Etat hébreu, a-t-il souligné, a le droit de se défendre face aux tirs de roquettes visant Israël tirés depuis la Bande de Gaza. "Aucun pays au monde ne tolèrerait que des missiles pleuvent" sur sa population, a-t-il dit.