De grandes évolutions sont enregistrées dans le secteur des travaux publics à la lumière des transferts des nouvelles technologies. En effet, les grands chantiers engagés par l'Algérie dans ce domaine dans le cadre des différents programmes quinquennaux, ont permis aux ingénieurs et aux ouvriers algériens d'acquérir un niveau de technicité qui n'a rien à envier à ce qui se fait dans d'autres pays. Les partenariats tous azimuts avec des entreprises étrangères ont eu pour effet justement d'introduire ces nouvelles technologies dans le pays et de réaliser des ouvrages importants à travers l'ensemble du territoire national. Dorénavant, sauf des exceptions et au cas où un ouvrage se présente complexe, il sera fait appel à des entreprises étrangères qui devront travailler avec des entreprises nationales dans le cadre de groupement mixte avait expliqué tout récemment le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. Son département ministériel, et toujours selon ses déclarations, s'attelle à relever le défi depuis la conception du projet jusqu'à la maintenance, en passant par les différentes autres étapes d'ingénierie, de suivi, de réalisation et de contrôle. D'ailleurs, et pour preuve de la maîtrise acquise par les ingénieurs algériens, l'autoroute des Hauts-Plateaux, qui sera lancée en 2013, sera réalisée à 100% par eux. Ce grand projet n'a pas besoin de l'intervention de partenaires étrangers car il sera réalisé sur un terrain plat, d'autant que l'expérience acquise sera mise à profit dans cette nouvelle et infrastructures d'envergure nationale qui permettra de désenclaver les régions des Hauts-Plateaux d'est en ouest. Il faut dire que dans un cadre de rude concurrence qui caractérise ce secteur, les entreprises nationales, qu'elles soient publiques ou privées, redoublent d'efforts chacune de son côté pour introduire les nouvelles technologies et les nouvelles normes auxquelles il est fait recours dans le secteur des Travaux publics de par le monde.C'est le cas, à titre d'exemple, de l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (Engoa) pour laquelle les partenariats avec des entreprises françaises et italiennes ont été bénéfiques et permis de maîtriser des techniques qui sont maintenant mises en œuvre à 100% par des Algériens. C'est à l'exemple des trémies, qui a nécessité l'introduction du brevet matière en 2000. Aujourd'hui, dit toute fière la représentante de l'entreprise au stand de l'Engoa, présente au Salon international des travaux publics, «nous n'avons plus besoin des étrangers, c'est nos ingénieurs qui font eux-mêmes le coffrage, toute l'étude d'exécution et même la réalisation». D'autres techniques sont aussi introduites entres autres les ponts en encorbellement, les voussoirs préfabriqués et les ponts en arc métalliques. Cette dernière technologie, l'une des plus récentes, a servi pour la réalisation du pont d'Aïn Allah et de la RN 41 (Chéraga).
Des partenaires français, italiens et croates Pour la Société algérienne des ponts et ouvrages d'arts (Sapta) il s'agit de toute une autre technologie introduite il y a des années, à savoir le TFC (tissu de fibre de carbone) qui permet de renforcer les structures des ouvrages d'art. «Nous sommes les seuls à travailler avec cette technologie et nous sommes même brevetés par notre partenaire Freyssinet France pour conforter les anciens ouvrages», nous confie le directeur de réalisation de cette entreprise également rencontré au Salon international des travaux publics. Une autre technique pour la réalisation des passerelles et des ouvrages métalliques de grande portée (jusqu'à 70 mètres) en une seule travée (longueur de l'ouvrage) a été aussi introduite et même maîtrisée. Ainsi avec les partenaires français, italiens et même croates la technologie est transférée et permet un niveau de concurrence plus important sur le marché national. «Nous avons acquis maintenant un savoir-faire international et nous pouvons même concurrencer des entreprises étrangères», explique encore notre interlocuteur. De son côté, la Société algérienne des grandes constructions (Sagc) intervient dans les travaux publics, hydrauliques et de génie civil. Pour la partie travaux publics, elle participe dans les traitements de glissements de terrains et du confortement des talus. La nouveauté c'est qu'au lieu d'utiliser le béton armé ou le gabion, il a été procédé à l'introduction d'un système de renforcement avec du géotextile (associer un remblai avec un géotextile de renforcement avec un parement en élément en béton dénommé Atalus qui permet de conforter un glissement ou un talus). Ce nouveau procédé est déjà utilisé dans une quarantaine de wilayas. Introduit dans le cadre d'un partenariat avec des Français, cette entreprise est la seule à utiliser ce procédé car ayant obtenu le brevet en exclusivité auprès de ce partenaire étranger.Les entreprises algériennes de travaux publics font montre d'une grande volonté d'acquérir toute nouvelle technologie pour réaliser des ouvrages de qualité. Cette volonté ne date pas d'aujourd'hui, de très grands ouvrages ont déjà été réalisés dans le temps avec un grand niveau de technicité, comme c'était le cas pour le grand stade du 5- juillet, la Coupole ou encore l'Université des sciences et technologies Houari-Boumediène (Usthb) de Bab Ezzouar. B. A.