Moussa Touati cache mal sa colère. Et pour cause, son parti le FNA, vient de connaître un recul dans le double scrutin des locales qui lui a fait perdre des centaines de sièges. Les coupables sont connus à ses yeux : d'abord, un journal et en l'occurrence «El Fedjr», qui a diffusé une information à deux jours des élections, le présentant comme un parti gelé, et reprise par une chaîne de télé Ennahar en boucle. Cette information diffusée en boucle à deux jours des élections, aurait fait l'effet d'une bombe sur le FNA, en lui faisant perdre plus de 730 listes qui sont allées à raison de 330 listes au parti d'Amara Benyounès qui a pris sa place, et le reste aux autres partis. Il n'y a qu'un pas qui n'est pas franchi par le président du FNA, Moussa Touati, pour accuser ces médias d'«agression médiatique», suivant laquelle, il n'escompte pas saisir la justice, contre les journalistes, mais, a promis de le faire à l'avenir contre les directeurs des publications. Second accusé tout désigné pour expliquer cette déconvenue du FNA, est bien sûr, l'Administration, à travers ses principaux représentants, les chefs de daïra, qui sont tenus pour responsables dans la désignation des chefs de centres et auxquels ils auraient donné des consignes de favoriser le FLN et le RND. Voilà, à quoi pense un chef de parti au lendemain d'une élection dont il n'a pas encore tous les éléments d'appréciation, du moment qu'il reconnaît ne pas avoir pris connaissance des détails des PV de dépouillement. Cependant, dans son analyse, il estime que les Algériens n'ont pas voté lors de ce scrutin, et les rares images de gens qui se bousculent devant l'entrée des bureaux de vote, sont celles des membres des corps constitués qui auraient été appelés à faire «les figurants», devant les caméras de la télé, en vue de «préserver la crédibilité de ces élections, et de là, de servir de soupape de sécurité» pour la stabilité du pays. Moussa Touati, se ressaisit toutefois, en estimant que les militaires n'ont pas influé sur le vote, quand bien même qu'ils aient voté trois fois chacun, au vu de leur nombre par rapport au nombre global des votants qui a atteint 9 millions de votants. Si, dans son for intérieur il croit fermement que les Algériens n'ont pas voté en masse, et qu'il y a eu forcément fraude, Moussa Touati, avançant que «l'encre indélébile» n'en était pas une, pour preuve qu'il s'efface à l'eau de javel, ce qui aurait permis selon lui à un votant d'accomplir son acte de vote en plusieurs endroits différents. Pour s'en assurer lui même, le président du FNA revient à réclamer la liste des votants et sur laquelle figure l'empreinte digitale, afin de pouvoir la comparer avec la matrice des élections. Auparavant, Moussa Touati est longuement revenu sur les objectifs attendus de ces élections, «étaient-elles destinées à consacrer la souveraineté du peuple, ou destinée à un partage des quotas», s'est-il interrogé, en affirmant que «le scrutin profitait plus à un groupe de décideurs sans lesquels l'Algérie serait vouée au chaos». Et de réaffirmer, que le FNA restera toujours dans l'opposition, pour tenter de «redresser la situation dans la mesure de ce qui peut l'être». Le FNA, enfin, a présenté 500 listes à ces élections, et en a obtenu 59 sièges aux APW, et s'est assuré la majorité absolue dans 9 APC, la majorité relative dans 42 autres et une présence dans 500 communes. Aussi, interrogé sur les partis avec lesquels il compte contracter des alliances, M. Touati, a indiqué, qu'il n'envisage pas d'alliances avec des partis mais, avec leurs militants à titre individuels, arguant que «les programmes des partis sont flous au niveau de leur orientation économique surtout». A. R.