Les partis politiques profitent de la veille du scrutin législatif pour peaufiner les derniers détails en matière de préparation du scrutin. Ils ont durant la journée d'hier procédé à la répartition des contrôleurs dans les bureaux de vote et donné les instructions aux surveillants quant à la vigilance durant les opérations de vote et la remise des PV de vote. Les formations politiques se sont arrangées pour être présentes au niveau de tous les centres. Le Front des Forces Socialistes (FFS) a installé des commissions de surveillance et des contrôleurs dans chaque bureau de vote. «Les contrôleurs auront pour mission de suivre le vote et de signaler une quelconque anomalie», nous dira Aamr Belloul, ancien secrétaire général du parti. Les bureaux des partis seront alertés en cas d'entrave et établiront des rapports pour les adresser aux hautes instances. Le FFS a prévu de surveiller les élections dans tous les bureaux de vote par des cadres qui seront désignés par tirage au sort au niveau des daïras mais également par des militants qui sont présents au niveau des bureaux. «La surveillance sera renforcée au moment du dépouillement et un nombre important de militants et de sympathisants suivront l'opération dans tous les quartiers généraux (QG) de vote», indiquera-t-il. Le plus vieux parti de l'opposition se montre confiant quant à l'issue de cette échéance et pour étayer son sentiment, M. Belloul parlera de la prise en charge des revendications citoyennes de manière pacifiste depuis 40 ans. «On a toujours prôné un Etat de droit et de justice loin des exclusion et de la destruction, et le peuple a bien compris que nos réflexions sont la clef de l'avenir», dira-t-il. Le FFS croit en sa victoire qui sera le résultat d'un travail de longue haleine. Le FLN et le RND confiants De son côté, le Front de libération nationale (FLN) a mis en place un plan de contrôle pyramidal au niveau de toutes les wilayas. Une cellule de veille a été installée pour l'écoute et le contrôle afin d'évaluer les résultats en temps et en heure. La cellule a été dotée de supports informatiques, d'un réseau Internet et d'une équipe de médias pour rendre compte du déroulement de l'opération. «Les infos collectées dans les bureaux de vote seront utilisées dans l'établissement du taux de participation et la détermination des points forts et faibles du scrutin pour les utiliser dans les prochaines campagnes municipales et des collectivités locales qu'on commence déjà à préparer», annonce M. Riad Aamane. Quant à leurs attentes relatives aux résultats, il se montre optimiste. «Nous resterons la première force politique du pays et le FLN est un parti où beaucoup de choses ont été faites», estime-t-il. Pour lui, le peuple ne refera pas la même erreur que les années 90 où il a voté pour un parti qui n'avait aucune expérience sur le terrain. Pour le Rassemblement national démocratique (RND), des orientations ont été données aux observateurs pour rester dans les bureaux de vote jusqu'à la nuit tombée et récupérer les PV. «On sera présents dans les bureaux de vote selon le résultat du tirage au sort et dans les autres, c'est le chef de centre qui récupérera pour nous les PV», indique Mme Fouzia Bensahnoune, troisième de la liste d'Alger. Elle se montre d'ailleurs positive sur le dénouement du vote. Le Front national algérien (FNA) de Moussa Touati a tout mis en place des jours avant le scrutin. «Des permanences sont fonctionnelles au niveau du siège national du parti et des permanences dans les régions pour suivre le vote», indique M. Touati. Le MSP et le FNA craignent la fraude Des suivis auront lieu dans les bureaux de vote par des partisans du FNA qui veilleront à ce que les opérations se déroulent dans de bonnes conditions. S'agissant de ses appréciations par rapport aux résultats, il se dit pessimiste. «Plusieurs dépassements ont été enregistrés avec l'appui de l'administration et des arrière- pensées de certains partis depuis le début», dira M. Touati. Selon lui, certains partis ont été agréés alors qu'ils comptaient des membres du parti dissous. Pour sa part, le MSP (Mouvement pour la société pour la Paix) de l'Alliance Verte envisage de surveiller les élections en coordination avec d'autres partis pour pouvoir contrôler tous les bureaux de vote. Le chargé de communication du MSP, Kamel Mida redoute la fraude. «Mardi, nous avons constaté des tentatives de fraude à Marseille et à Nanterre en France ; on craint la même chose au pays», a-t-il dit. Au sein du parti des travailleurs (PT), ce sont les structures locales qui s'occupent de la surveillance. «Des liaisons ont été établies avec les bureaux de vote de toutes les wilayas en vue de communiquer sur le processus», dira M. Ramdane Taâzibt.