Photo : Riad Synthèse de Rabah Iguer Une douzaine d'entreprises américaines dans le domaine de l'habitat, réunies en trois consortiums, ont affiché, hier à Alger, leur disposition à créer des joint-ventures pour la réalisation de projets de logements publics en Algérie, selon les «exigences locales». «La délégation américaine, composée de trois consortiums, est venue en Algérie pour conclure des partenariats avec des opérateurs algériens pour réaliser une partie du programme de logements publics, selon les spécificités et normes algériennes», a déclaré, à la presse, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, M. Smaïl Chikhoune, en marge de la réunion de cette délégation avec les responsables du ministère de l'Habitat. Selon lui, ce partenariat, considéré comme un «atout» pour les Américains, permettra de «faciliter davantage la tâche et d'aller vite, car il les aidera à mieux connaitre les modalités et les spécifications algériennes». «La présence de cette délégation en Algérie prouve le grand intérêt que portent les Américains pour le programme public (de logements) très ambitieux qui cible plusieurs couches de la société algérienne», a ajouté M. Chikhoune, soulignant que les compagnies américaines sont prêtes à s'adapter aux exigences du système algérien de construction et de respecter le plan d'urbanisme local. M. Chikhoune a expliqué que le choix d'intégrer le marché algérien du bâtiment sous forme de consortium vise essentiellement à réunir les expériences et le savoir-faire des entreprises américaines dans les différents domaines relatifs à la construction (design, engineering, management, réalisation, etc.). «Les Américains, partout où ils vont dans le monde, se réunissent en consortiums afin de construire selon les méthodes américaines, tout en respectant les exigences locales», a-t-il expliqué. Dans leurs exposés, les dirigeants des entreprises américaines ont tous mis l'accent sur la valeur ajoutée de ce partenariat qui réside, selon eux, dans leur maîtrise de la gestion des projets, notamment en matière de respect des délais, de coût et de types exigés de matériaux de construction. «Nous sommes très enthousiastes de travailler en Algérie et aider ce pays à réaliser ses projets ambitieux», a affirmé le représentant du consortium Ticon, M. Kurt B. Anderson, devant les responsables algériens. Pour convaincre la partie algérienne, les représentants de Ticon ont présenté un projet de modèle de construction d'un quartier de 2 800 logements en Algérie, incluant tous les équipements et commodités nécessaires. Le consortium a eu recours à un bureau d'études géologiques américain pour inclure des normes antisismiques, adaptées à la spécificité algérienne. «Notre système est capable de réaliser de grands buildings dans des délais très courts et nous garantissons aussi la maintenance à long terme. En outre, 15% des bénéfices du projets seront versés pour des projets humanitaires dans le pays», a-t-il ajouté. Quant au consortium Prima Civitas, les dirigeants de ce groupement qui a vu le jour à l'Université de Michigan, se sont engagés à assurer la formation du personnel algérien aux Etats-Unis dans les métiers relatifs au domaine du bâtiment. Parmi la délégation présente en Algérie, se trouvent des entreprises spécialisées en innovation dans la construction, notamment en matière d'efficacité énergétique, de systèmes écologiques et de durabilité de logements. Le secrétaire général du ministère de l'Habitat, M.Ali Boularès, s'est félicité de l'«enthousiasme» de la partie américaine, considérant que leur processus de travail «qui va de bout en bout» est «une excellente chose» pour les Algériens. «Cette rencontre s'inscrit dans la continuité des discussions que nous avons entamées avec les différents opérateurs étrangers pour conclure des partenariats visant à réaliser des parties du programme algérien de logements avec un transfert de savoir-faire», a-t-il déclaré, ajoutant que «les deux parties poursuivent leur discussions afin d'affiner les attentes de part et d'autre». Pour lui, la création de joint-ventures à travers l'association avec le SGP «Indjab» sur la base du principe des 51/49% du capital est un «avantage» pour les partenaires américains, qui permettra une meilleur assistance sur le marché algérien. «Les joint-ventures sont le meilleur moyen pour faciliter l'introduction des étrangers sur le marché de l'habitat en Algérie. Outre les facilités administratives, les partenaires étrangers bénéficieront de plusieurs avantages, tels que les allègements fiscaux», a-t-il souligné. Près de 50 milliards de dollars sont mobilisés pour le financement du programme de logements pour le quinquennat 2010/2014, mais la capacité de production nationale qui ne dépasse pas 80 000 unités/an n'est pas suffisante pour la concrétisation de ce programme. D'où la nécessité du recours aux entreprises étrangères sous condition de garantir une réalisation rapide et de qualité avec un transfert du savoir-faire, indique-t-on. Le secteur de l'habitat va lancer des projets pour la réalisation de près de 800 000 logements, pour «faire face à la forte pression de la demande», selon le même responsable. Ce programme vise à construire 450 000 logements publics, locatifs, 230 000 logements de type location-vente et 120 000 logements promotionnels, publics. Une rencontre regroupant la délégation américaine avec les organisations patronales du secteur privé, spécialisées dans le bâtiment, est prévue aujourd'hui, afin de discuter d'éventuels partenariats, précise-t-on.