Photo : APS Par Abdelkrim Ghezali Désormais, il n'existe qu'un seul chef de l'Exécutif et c'est le président de la République. Outre les autres dispositions constitutionnelles qui définissent les pouvoirs et les prérogatives du Président, il délègue «une partie de ses pouvoirs au Premier ministre à l'effet de présider les réunions du gouvernement. Il peut nommer un ou plusieurs vice-premiers ministres afin d'assister le Premier ministre dans l'exercice de ses fonctions et met fin à leurs fonctions. Le président de la République nomme les membres du gouvernement après consultation du Premier ministre. Le Premier ministre met en œuvre le programme du président de la République et coordonne, à cet effet, l'action du gouvernement. Le Premier ministre arrête son plan d'action en vue de son exécution et le présente en Conseil des ministres». Donc, les pouvoirs du Premier ministre sont délégués par le premier magistrat qui le charge d'exécuter son programme. Il s'en inspire pour élaborer un plan d'action qu'il présente à l'Assemblée populaire nationale pour discussion, enrichissement, approbation ou rejet. Le Premier ministre peut adapter ce plan d'action à la lumière de ce débat en concertation avec le président de la République. Si l'Assemblée populaire nationale rejette le plan d'action, le Premier ministre présente la démission du gouvernement au président de la République qui nomme un nouveau Premier ministre. Le Premier ministre répartit les attributions entre les membres du gouvernement, veille à l'exécution des lois et règlements, signe les décrets exécutifs, après approbation du président de la République, nomme aux emplois de l'Etat, après approbation du président de la République, veille au bon fonctionnement de l'administration publique. Dans les faits, Ouyahia devrait présenter sa démission dès publication dans le Journal officiel des nouvelles dispositions de la Constitution. Cependant, tout porte à croire qu'Ouyahia sera nommé Premier ministre et sera chargé d'élaborer un plan d'action qui ne sera pas fondamentalement différent du programme en cours d'application. Désormais, l'APN et le Sénat, dominés par la coalition présidentielle, n'auront plus à mettre les bâtons dans les roues du gouvernement dans la mesure où ce dernier présentera devant les deux Chambres le programme présidentiel sous forme de projets de loi, et dans la mesure où la raison d'être de cette coalition est le soutien du programme quinquennal de Bouteflika. Cependant, ce qui pourrait semer la discorde, au sein de l'APN notamment, c'est justement le choix du Premier ministre qui ne pourrait pas être du FLN sachant que ce dernier a toujours revendiqué le droit de diriger le gouvernement comme il l'a déjà fait avant le limogeage d'Ouyahia en 2006, permettant ainsi la désignation de Belkhadem comme chef du gouvernement. Mais l'actuelle APN étant mal élue, il est peu probable que la majorité du FLN y mène une «rébellion» au risque de provoquer sa dissolution, d'autant plus que la conjoncture économique nécessite une cohésion de l'Assemblée et un fonctionnement harmonieux avec le gouvernement.