Les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont exhorté, mais de façon timide, Israël à revoir sa décision de construire de nouveaux logements dans des colonies. Mais le gouvernement de Tel Aviv a confirmé son intention d'aller au bout de ses projets coloniaux. Washington a invité le gouvernement israélien à «réexaminer ces décisions unilatérales et (de) faire preuve de retenue, car ces actes sont contre-productifs et rendent plus difficile la reprise des négociations directes entre Israël et Palestiniens», selon le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney. Un petit reproche et puis s'en vont qui ne sera pas accompagné d'actes de pression concrets. Les Etats-Unis ont surtout rejoint le concert de protestations venu de plusieurs capitales européennes et de Moscou contre cette décision. La Russie avait jugé «illégaux» les nouveaux projets d'Israël, appelant l'Etat hébreu à «reconsidérer» sa politique. Les ambassadeurs israéliens à Londres, Paris, Stockholm, Copenhague et Madrid ont été convoqués, lundi, par les ministères des Affaires étrangères de leurs pays hôtes, qui entendaient leur signifier leur «préoccupation» et leur «désapprobation». Le ton est à l'obséquiosité pour une décision aussi grave. D'ailleurs le gouvernement israélien, au-dessus du droit international, ne renoncera pas à son projet malgré des «pressions», affirme-t-on du côté israélien. Mieux l'Etat hébreu annonce relancer la construction de 1 600 logements à El Qods occupée. Un projet pourtant déjà condamné par l'allié, Washington en 2010. Cette construction avait été gelée après avoir déclenché une «brouille» entre l'administration Obama et Netanyahu. Israël avait annoncé, vendredi, son intention de construire 3 000 logements supplémentaires sur les terres palestiniennes, à El Qods occupée et en Cisjordanie. Une réaction semblant être en représailles au vote, jeudi, de l'Assemblée générale de l'ONU, qui a accordé à la Palestine un statut d'Etat, pourtant observateur non membre aux Nations unies. Pour les pays européens, les nouvelles constructions annoncées compromettent une solution à deux Etats pour résoudre le conflit au Proche-Orient. Londres a estimé que le projet rendait «potentiellement de plus en plus difficile à atteindre une solution basée sur deux Etats». La convocation de l'ambassadeur israélien à Paris avait pour but de lui exprimer «la très vive préoccupation de la France», a expliqué le ministère français des Affaires étrangères. En réponse, l'ambassade israélienne a déclaré «qu'il était impossible de s'attendre à ce qu'Israël reste les bras croisés après la démarche unilatérale, palestinienne à l'ONU». Paris et Londres n'envisagent cependant pas le rappel pour consultations de leurs ambassadeurs en Israël, comme ils ont l'habitude de le faire avec d'autres Etats pour moins grave que ça. Cela constituerait un précédent dans les relations très particulières avec l'Etat hébreu. Une réaction inenvisageable. Israël est le seul Etat colonisateur qui jouit d'un statut privilégié dans les relations internationales. M. B.