Interrompu depuis l'agression militaire israélienne contre Ghaza, les prémices annonciateurs d'une éventuelle relance du processus de paix s'éloignent eu égard à la réalité qui prévaut sur le terrain. Pour preuve, l'appel à l'apaisement lancé, vendredi, par les alliés d'Israël, constituant le Quartette (Onu-UE-Russie-Etats-Unis), a été suivi par le bombardement par l'aviation israélienne de l'aéroport de Ghaza, blessant onze Palestiniens dont deux grièvement. A cela vient s'ajouter la poursuite de l'extension des colonies juives dans les territoires palestiniens, le maintien de la réalisation de ses projets à Al Qods occupée visant le remodelage de la carte démographique au profit des sionistes. Une approche non étrangère à ses alliés, plus particulièrement les Etat-Unis d'Amérique et l' UE, qui devant une situation explosive sur le terrain porteuse de risques majeurs pour l'ensemble de la région, se contentent de simples déclarations et d'appels à la retenue. A cela vient s'ajouter, aussi, l'intensification de ballets diplomatiques dont la visite hier du secrétaire général de l'ONU en Cisjordanie qui a rencontré le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, et en fin de soirée, à Al Qods, occupée le président israélien Shimon Peres. De l'autre côté, l'émissaire américain au Moyen-Orient, Georges Mitchell, s'est rendu, hier à Paris, pour rencontrer le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Des déplacements des uns et des autres ne semblant pas inquiéter Israël quant au maintien de ses actions sur le terrain. Par ailleurs, les multiples appels lancés par les membres de l'Autorité palestinienne à l'adresse de la communauté internationale et au gouvernement de Natanyahu demeurent sans écho. Ce qui dévoile la détermination d'Israël d'aller vers d'autres décisions unilatérales et, de ce fait, de nouvelles donnes sur le terrain qui lui seront profitables lors d'une éventuelle reprise des négociations avec les Palestiniens. Et c'est sur cette base que le gouvernement de Natanyahu œuvre depuis son avènement dont la nomination de Libermen à la tête de la diplomatie israélienne n'a pas été fortuite. Le Quartette a déclaré vendredi à partir de Moscou «profondément préoccupé» par la détérioration de la situation à Ghaza et a exhorté Israël «à geler toutes les activités de colonisation». Extension et intensification des colonies dont la récente décision israélienne pour la construction de 1 600 nouveaux logements à Al Qods, et ce, en dépit des appels au gel des uns et des autres au gel depuis plus d'une année. Par ailleurs, même si l'appel du Quartette a été salué par l'Autorité palestinienne, celle dernière a, toutefois, exprimé son «souhait de voir cet appel se traduire en acte». A ce propos, l'absence de toute mesure visant l'arrêt des décisions unilatérales prises par Israël ou celles aboutissant à la l'interruption de construction de colonies est pour conforter Israël dans ses choix. Ceci d'autant plus que les Etats- Unis affichant leur mécontentement à l'égard d'Israël est loin de constituer un tournant majeur dans les relations entre Washington et l'Etat hébreu. Des relations de portée stratégique pour ces derniers. Le Quartette, qui a indiqué, avant-hier, que le statut d'Al Qods «demeure une question qui doit être résolue à travers les négociations entre les deux parties», a réaffirme sa position sur cette question en date de 2003. Ceci en faisant abstraction de la nouvelle réalité imposée par la force par Israël et dont le Quartette n'a pas osé la signifier à Israël : la démolition des colonies. Ces dernières, pour rappel, ont été au centre des programmes des différents gouvernements précédant celui de Natanyahu qui, par leur intensification et les projet visant la judaïsation d'Al-Qods, ne sont que les fondements sur lesquels s'est fondé le sionisme depuis son avènement.