Deux semaines après les élections locales et des tractations à n'en plus finir en raison de l'absence de majorité absolue, les nouvelles assemblées ont été installées à Oran avec, à la présidence de l'APW, Abdelhak Kazi Tani, élu RND et actuel directeur du Centre des conventions d'Oran, et à la tête de l'APC d'Oran, Noureddine Boukhatem, militant FLN et ancien directeur de l'Entreprise des manifestations économiques de la ville d'Oran (Emec), qui signe son retour à un poste qu'il avait occupé - en qualité d'intérimaire entre 2004 et 2007 - en remplacement de Noureddine Djellouli, également militant du FLN, aujourd'hui un des principaux responsables du nouveau Front El Moustakbal.Aucune liste n'ayant obtenu la majorité absolue au lendemain de la proclamation des résultats du scrutin du 29 novembre dernier, l'APW et l'ensemble des 26 communes vécurent de longues tractations entre les élus pour le choix des présidents. Entre alliances improbables et mésalliances inattendues - parfois même, comme l'ont regretté de nombreux élus et observateurs, sur fond de pressions et de chantage - toutes les parties sont finalement parvenues à des «accords» qui ont permis aux membres de l'exécutif de la wilaya de procéder à l'installation des assemblées élues dans la journée du 8 décembre dernier, exception faite de l'APW et de l'APC d'Oran, dont les cérémonies furent décalées de 24 heures parce que devant être présidées par le wali. Si dans l'ensemble, les investitures se sont déroulées dans le calme, l'intronisation du président de la commune de Bousfer, daïra d'Aïn Turck, a en revanche eu lieu sous haute tension en raison du rassemblement de citoyens décidés à empêcher l'installation de la nouvelle assemblée communale. Il aura fallu l'intervention de la Gendarmerie nationale pour que l'installation ait lieu en milieu d'après-midi, sans débordement ni violence. Il faut rappeler ici que le jour du scrutin, déjà, cette commune s'était signalée par un certain nombre de dérives, dont une violente attaque menée par des groupes de jeunes contre la maison de la maire sortante et, en même temps, tête de liste FNA. Dès le lendemain, vendredi, la victime, qui doit son salut à l'intervention des gendarmes, a officiellement porté plainte contre le RND et le MPA, qu'elle accusait d'être les instigateurs de la violente agression. Quinze jours plus tard, la candidate du FNA (parti qui a remporté 6 sièges sur les 15 lors des élections) a dû céder sa place à son rival du RPR qui, au vote secret des élus, a obtenu une majorité de 10 voix.Avec l'installation de l'APW, intervenue dimanche dernier, et l'élection de Kazi Tani à la présidence - une élection à deux tours en raison du boycott au premier tour décidé par les élus RND, PT et MJD pour empêcher la victoire du candidat FLN - le renouvellement des assemblées locales est achevé et la wilaya d'Oran est aujourd'hui dotée de toutes ses assemblées pour les cinq prochaines années. En attendant les dissensions qui ne manqueront pas de (ré) apparaître entre des partis ayant consenti à des alliances improbables, où il n'est pas sûr que l'intérêt du citoyen ait été pris en considération…