A quelques jours de la visite de Hollande en Algérie, des partis politiques algériens ont signé un communiqué commun dans lequel ils interpellent le président français et le gouvernement algérien notamment sur les questions relevant de l'histoire et de la mémoire. Signé par le MSP, El Islah, Ennahda, FNA, FAN, RPR, PFJ, MNL, et le Pavd, le document évoque, dans son introduction, «le refus des autorités françaises à reconnaitre, à s'excuser et à indemniser, matériellement et moralement des crimes commis par la France coloniale en Algérie». Est évoquée aussi, «l'indulgence des autorités algériennes dans la défense des revendications du peuple principalement la reconnaissance, l'excuse et l'indemnisation». Pour appuyer leurs revendications, les signataires du texte estiment que pour «élever les relations bilatérales au niveau de l'amitié, il faut passer par la reconnaissance, le pardon et l'indemnisation quant aux crimes de la France en Algérie». Sans ces «préalables», les partis signataires de la déclaration considèrent «nul et non-avenu» tout accord ou convention signés à l'occasion de la visite d'Etat qu'effectuera mercredi prochain François Hollande en Algérie. Les partis ayant signé le document demandent également à Hollande à ce qu'il ne soit pas accompagné par des harkis et des pieds-noirs. «Ces invités ne sont pas les bienvenus chez nous», peut-on lire dans ladite déclaration. Il est aussi suggéré au président français d'abandonner «définitivement le dossier portant sur l'indemnisation des harkis et pieds-noirs pour leurs prétendus biens». Des autorités françaises, il a été par ailleurs exigé de «cesser la provocation sur les frontières sud de l'Algérie» et d'œuvrer pour «une solution politique dans la région du Sahel plutôt que d'alimenter une intervention militaire qui ruinerait toute la région». A l'adresse des autorités algériennes, les «indignés» parlent de responsabilité morale et politique. C'est dans ce sens que les rédacteurs du communiqué avertissent quant à une «éventuelle réponse à la demande française sur l'indemnisation des pieds-noirs». Le groupe de partis en question invite le gouvernement algérien à «ne plus privilégier les entreprises et autres opérateurs français aux dépens des normes et critères régissant l'investissement étranger en Algérie». A. Y.