La course ouverte aux sénatoriales a aligné 5 candidats à Annaba, qui se disputeront le trophée tant convoité par les uns et les autres qu'est ce fauteuil de la Chambre haute. Et ce n'est pas tant le nombre de sièges moissonné par chaque formation politique en lice, lors des locales du 29 novembre, qui détermineront forcément le gagnant puisque la discipline partisane dont se targuaient les responsables locaux des partis n'est plus de mise, les élus n'en ayant cure et se mobilisent pour ou contre tel ou tel candidat selon les faveurs accordées. Ceci amène la question qui demeure à ce jour sans réponse puisque personne ne peut s'assurer de la victoire même si son parti détient la majorité relative des sièges au niveau de la wilaya d'Annaba. En effet, sur les 281 élus dans cette ville de l'Est, 85 sont issus des rangs du vieux parti, 49 sont du RND, 44 l'ont été sous les couleurs du FND, 28 sont du MPA, 26 viennent du PT, 24 du MEN, 13 du MSP et les 12 restants ont été égalitairement répartis entre El Karama, l'alliance Ennahda El Islah et les indépendants. Normalement, un simple calcul donnerait le FLN gagnant dans le cas où la discipline partisane prévaudrait, mais il est confronté comme d'habitude à la scission et à la sédition puisque le candidat, M. Chebli Bachir, adoubé par le sénateur-mouhafadh n'a pas fait l'unanimité ce qui a amené un élu du même parti, en l'occurrence M. Amrani, à se présenter lui aussi mais sous la bannière du …MEN. Cette situation donnera lieu à une érosion et une dispersion des voix de sorte que ni l'un ni l'autre ne sera élu. Reste le RND avec ses 49 élus et qui a fait, comme annoncé, une alliance dite stratégique avec le PT qui détient 7 voix, mais là aussi les élus ne sont pas chauds pour le candidat aligné, M. Ayad, et il est fort possible qu'ils s'en détourneront pour un autre candidat. Le FND, qui se présente comme l'alternative avec ses 44 élus pour soutenir son candidat Djraia Farouk, un ingénieur en automatisme, compte rafler la mise en opérant des alliances avec les autres partis de sorte à verser dans son escarcelle le plus de voix possible et ainsi s'assurer de ce siège à la Chambre haute. Le MSP, avec seulement 13 sièges mais qui présente malgré tout son propre candidat, sait qu'il ne pourra pas faire élire son poulain sachant qu'aucune formation politique ne fera d'alliance avec lui. Selon certaines indiscrétions cela relève d'une stratégie qui consisterait à se retirer en dernière minute pour négocier ces précieuses voix avec un des autres candidats, ce qui permettrait au parti islamiste de peser sur cette élection et se présenter comme interlocuteur incontournable. La surprise des élections locales qui a vu un net recul du FLN, qui n'a pu arracher la majorité que dans 2 communes au lieu des 11 qu'il détenait durant le mandat précédent, la défaite cuisante de la mouvance islamiste et la montée en puissance du FND à Annaba pourrait se rééditer. Elle pourrait venir de ce dernier parti au vu de la personnalité du candidat mais aussi des capacités de cette formation à faire gagner à sa cause les élus des autres formations politiques.