L'Algérie, après 25 ans de négociations, n'arrive toujours pas à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Et ce, en raison du blocage exercé par certains membres de l'organisation.Il s'agit de l'Union européenne et des Etats-Unis, premiers partenaires économiques de l'Algérie, qui pourraient, selon certains experts, perdre tous leurs privilèges en Algérie, à travers un traitement unique et homogène de tous les dossiers. Les deux membres actifs du groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à cette organisation mondiale ont, à plusieurs reprises, avancé des promesses de prêter main forte à l'Algérie dans son cheminement vers l'OMC sans, pour autant, passer au concret. C'est le cas de la France qui a affiché, récemment, ses bonnes intentions à faciliter l'accession de l'Algérie à l'OMC.C'est lors du deuxième jour de sa visite d'Etat en Algérie que le président français, François Hollande, a fait part de la bonne volonté de son pays à «faciliter» l'adhésion de l'Algérie à l'OMC.«La France fera tout pour faciliter l'adhésion de l'Algérie à l'OMC», a-t-il affirmé dans son intervention au forum d'affaires algéro-français qui s'est tenu en marge de cette visite.L'adhésion de l'Algérie au système commercial mondial, estime le Chef d'Etat français, «renforcera les échanges entre les deux pays». Les Etats-Unis ont, quant à eux, assuré de leur soutien l'Algérie dans les négociations de son adhésion à l'OMC. Et ce, par le biais du sous-secrétaire d'Etat américain aux Affaires économiques, énergétiques et à l'environnement, M. Robert Hormats et de son représentant pour le commerce extérieur (Ustr), M. Ron Kirk, lesquels se sont entretenus, mardi dernier, à Washington, avec le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada. Ce dernier, lors de son entretien avec M. Kirk, a fait valoir la nécessité d'accorder à l'Algérie «une période de transition ou de grâce» pour qu'elle puisse se conformer totalement aux exigences dictées par les règles de l'OMC. L'Algérie, selon M. Benbada, a engagé des efforts pour répondre aux attentes des membres de l'Organisation internationale du commerce. Ceci concerne, notamment, les offres révisées en matière de marchandises et de services, les transformations législatives, les mesures en matière d'obstacles techniques au commerce et les mesures sanitaires et phytosanitaires, élaborées conformément aux normes de l'OMC. L'Algérie qui s'apprête à tenir le 11e round des négociations multilatérales, en mars 2013, a, selon M. Benbada, pris en charge et traité la majorité des préoccupations soulevées par les Etats-Unis durant les négociations informelles à Genève. Il s'agit essentiellement de la propriété intellectuelle, la protection des investissements, les subventions et certaines questions fiscales. L'Algérie a, également, affiché sa disponibilité à tenir une réunion informelle avec l'UE, vers fin février. Autrement dit, juste avant la réunion formelle avec le groupe de travail chargé du dossier de l'accession de l'Algérie à l'OMC.Pour accélérer davantage le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC, M. Alberto D'Alotto, le président du groupe de travail en charge du dossier, a rendu visite, à Alger, en novembre dernier. Une visite durant laquelle M. D'Alotto a exprimé son souhait de parvenir à faire accéder l'Algérie à l'OMC «dans les plus brefs délais». L'Argentin avait également reconnu que «le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC est complexe. D'où l'impératif, selon M. D'Alotto, de faire davantage d'efforts . «Il faut être conscient qu'il y aura des exigences, de la part de l'organisation, qu'il faut satisfaire», a-t-il souligné. Une série de requêtes de certains membres de l'organisation, relatives à l'actualisation des informations sur le système financier algérien, le régime des investissements, notamment l'investissement étranger en Algérie a été, ainsi, transmise aux autorités algériennes pour l'examiner avant la fin de l'année, a précisé M. D'Alotto, lequel n'a pas manqué de saluer la forte volonté de l'Algérie à adhérer à l'OMC.L'Algérie est engagée dans le processus d'intégration au système commercial mondial depuis juin 1987, date du dépôt de la demande officielle d'adhésion au Gatt (accord général sur les tarifs et le commerce). Toutefois, les négociations n'ont commencé, concrètement, qu'à partir de juillet 1996. La première réunion du groupe de travail a eu lieu en avril 1998. Depuis, l'Algérie a répondu à plus de 1 636 questions des membres de l'organisation. B. A.