Comme l'année dernière, les services de la Direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya d'Oran - en collaboration avec la Protection civile et le Croissant-Rouge - ont lancé des opérations de «ramassage» des sans domicile fixe (SDF), des malades mentaux et des enfants pour les sauver des rigueurs d'un hiver chaque année plus froid. Initiée en novembre dernier, cette action qui s'est déclinée en une vingtaine d'interventions, a permis de placer à «Diar Errahma» de Misserghin (commune située à quelques encablures au sud-ouest du chef-lieu de wilaya) près de 130 personnes dont 68 femmes et une quinzaine d'enfants. Selon un bilan établi par la DAS pour le même mois de novembre, marqué de fortes perturbations climatiques, plus de 150 clandestins subsahariens ont été transférés à Adrar, wilaya depuis laquelle ils seront reconduits à leurs pays d'origine. La campagne de prise en charge des SDF qui, signale-t-on de même source, doit se poursuivre tout le long de l'hiver, s'appuie sur quatre centres d'accueil : outre le centre de Misserghin cité plus haut, il est question de l'hospice pour personnes âgées de Haï Es-Salem, l'hospice Chaabane, dans le quartier de Plateau St-Michel, et un service des urgences sociales. Une fois «secourus», ces malheureux bénéficient d'un gîte et d'un repas mais surtout échappent à une mort potentielle. Il est utile de rappeler à ce propos qu'en février 2012, des sources hospitalières avait fait savoir qu'un sans domicile fixe d'une quarantaine d'années était mort d'hypothermie à Misserghin. Les mesures arrêtées par les pouvoirs publics dans la prise en charge de ces personnes vulnérables prévoient également de renvoyer les SDF dans leurs wilayas ou pays d'origine et le transfert des malades mentaux à l'hôpital psychiatrique de Sidi Chami. Dans son bilan d'activité pour l'année 2011, la Direction de l'action sociale indique avoir pris en charge un total de 127 SDF (87 hommes et 40 femmes) et facilité l'insertion de 181 personnes (156 en milieu social et 25 en milieu professionnel). Il reste, qu'une fois les beaux jours de retour, les SDF préfèrent retourner à la rue, dans des zones où ils ont «établi leur quartier» : à proximité du souk El Gsab où les arbres leur servent d'abris, sur les marches du Palais des Sports, à l'entrée de la gare ferroviaire, sous les abribus, sous les arcades ou encore près du siège de la Sûreté de wilaya. La rue où ils peuvent, surtout, compter sur le secours des citoyens et sur leur charité. Ce que les pouvoirs publics déplorent, eux qui estiment que cette générosité est de nature à encourager le vagabondage et la mendicité qui altèrent l'image de la cité.