Une guerre est déclenchée contre la mendicité et plusieurs institutions se sont associées à l'opération. «Le projet de loi en préparation par le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille vient à point nommé. Ce dernier permettra l'identification des véritables nécessiteux», mise-t-on au niveau de la direction de l'action sociale d'Oran ajoutant que «plusieurs nouveautés seront apportées». Les mendiants professionnels seront traqués tandis que les sans domicile fixe seront placés dans des maisons spécialisées. Ceci dit, le texte déterminera avec exactitude les vrais pauvres à prendre en charge, après leur identification, dans le cadre des différents dispositifs de l'action sociale. Par ailleurs, le ramassage des sans domicile fixe et leur placement dans les structures spécialisées est cette opération annuelle menée par les services de l'action sociale, le but étant de mettre les sans-toit à l'abri des aléas rigoureux de l'hiver. «La démarche vise la protection des personnes vulnérables», indique-t-on. Aux derniers bilans, quelque 120 personnes, dont 70 sans domicile fixe et une trentaine de malades mentaux, ont été ciblés durant les deux derniers mois de l'année en cours, par les services de l'action sociale. Dans le sillage des mêmes actions, 32 femmes et cinq enfants, qui ont été arrachés à la rue, ont été placés dans des maisons de vieillesse de Misserghine et la pouponnière de Saint Hubert. «Ce ne sont là que les premiers résultats des premières actions qui se poursuivront jusqu'à la fin de l'hiver, le but étant d'assurer un toit et un repas chaud à ces personnes qui n'ont que la rue pour gîte», a-t-on précisé. La Gendarmerie nationale, la Protection civile, les psychologues des services de l'action sociale et la direction de la santé se sont entièrement engagés dans cette opération qui se veut être une perche tendue aux familles, hommes, femmes et enfants vulnérables. «D'autres actions suivront, vu que l'hiver s'annonce d'ores et déjà rigoureux», promet-on. En attendant, les opérations baptisées «ciblages des sans domicile fixe», butent sur un certain nombre de problèmes. En effet, les personnes casées, probablement habituées à la vie de la rue, n'affichent pas le désir de se stabiliser malgré la chaleur qui leur est assurée. Ainsi, quelques jours après leur installation, plusieurs se sont enfuies pour se retrouver une nouvelle fois dans la rue. Cela pose un sérieux problème. Les avis sont divers tandis que les explications sont multiples. Les plus au fait s'accordent à dire que «ces personnes qui sont constituées, dans leur majorité, de mendiants se retrouvent dans les rues Larbi Ben M'hidi, Khemisti, la Bastille, boulevard Mascara et boulevard Zabana. Ce qui semble motiver davantage ces personnes à quémander en toute quiétude est le vide juridique constaté. «Aucun mendiant n'a été traduit devant les tribunaux», a-t-on expliqué. Le projet de loi sera répressif. Selon les premières révélations, les directions de l'action sociale des grandes wilayas ont été associées à la réflexion et à la concertation, le but est de dégager une formule idoine permettant la chasse à la mendicité. Cette dernière est devenue, ces derniers temps, une profession exercée par des dizaines de familles, d'hommes, de femmes et d'enfants. Certains sont pauvres alors que d'autres exhibent des ordonnances ou n'hésitent pas à s'accrocher aux passants les sommant de payer pendant que d'autres obstruent les entrées des mosquées, bars, restaurants, cafés et agences routières.