La République démocratique du Congo, un pays en plein processus de reconstruction, ne s'attendait pas à une reprise des armes de la part des rebelles qui écument, depuis des années, le nord-est du pays. Le déclenchement d'une rébellion menée par le Mouvement du 23 Mars (M23) au nord du Kivu, depuis avril dernier, a fortement déstabilisé les autorités de Kinshasa, à leur tête le président Joseph Kabila. Ce dernier, après avoir tenté l'option armée pour éteindre le feu qui menace son pays, s'est plié devant la force de frappe du M23 qui lui a imposé le dialogue politique comme seule issue à cette crise politico-militaire. Joseph Kabila a accepté d'ouvrir des négociations de paix avec le M23, sous l'égide de la Conférence des Etats des Grands Lacs (CIRGL) dont fait partie la RDC. Cette organisation avait échoué, devant les tergiversations du Rwanda, à former une force militaire neutre pour mettre fin à la rébellion du M23 et à toute les milices qui écument le nord du Kivu depuis la fin de la seconde guerre du Congo en 2002. La CIRGL a donc concentré ses efforts sur le front diplomatique, arrivant ainsi à convaincre les deux parties à se remettre à la table des négociations afin de ramener la paix dans le Nord du Kivu et dans l'ensemble du territoire congolais. Mais ces négociations ont mal démarré, les deux délégations, réunies à Kampala depuis le 9 décembre, n'ont pas pu s'entendre sur l'ordre du jour. Pour Kabila, il n'est pas question de parler d'autres questions à part celle liée aux accords de paix du 23 mars 2009 d'où est inspirée l'appellation du M23. Ce qui ne semble pas être le cas chez les rebelles du M23 qui sont tentés d'imposer leur idée d'autonomie dans le cadre d'un système fédéral et de participer, parallèlement, à la formation d'un gouvernement à Kinshasa. C'est ce qui explique l'arrêt des discussions à Kampala jusqu'à la fin des fêtes de fin d'année. Donc, rendez-vous est donné pour janvier 2013. La paix pourra donc attendre dans le Nord du Kivu. L. M.