Le groupe «Ansar Eddine» a décidé de geler l'accord d'Alger sur la cessation des hostilités dans le nord du Mali, accusant le pouvoir central, malien de manquer de sérieux et de se préparer à la guerre. Le groupe touareg a fait cette annonce dans un communiqué diffusé, jeudi dernier, par l'agence mauritanienne «Sahara médias» et signé par son leader, Iyad Ag Ghali. Ce dernier déplore que la proposition de son groupe visant à faire cesser les hostilités ait été « méprisée et réduite à rien par la partie malienne qui n'a pas encore annoncé officiellement la cessation des hostilités de sa part, un point essentiel dans toute négociation logique». Iyad Ag Ghaly accuse Bamako, également, de manque de «volonté sincère de paix et de négociation» et de recruter massivement des mercenaires et de mobiliser sur des bases raciales des milliers de miliciens tout le long de la ligne de front. Mais «Ansar Eddine» ne quitte pas pour autant les négociations. Le groupe se dit, toutefois, disponible pour «l'ouverture de nouvelles négociations même si («Ansar Eddine») n'a jamais décelé une volonté réciproque chez l'autre partie», en référence au gouvernement malien. Iyad Ag Ghaly salue, par ailleurs, la médiation burkinabè menée par Blaise Campaoré, le président du Burkina Faso. Pour rappel, «Ansar Eddine» et le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) s'étaient dit prêts à cesser les hostilités au Mali et à négocier avec les autorités, le 21 décembre à Alger, au lendemain du feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU pour l'envoi d'une force internationale pour chasser les groupes armés occupant le nord du pays. Le Conseil de sécurité de l'ONU a, toutefois, indiqué que ce déploiement était programmé par étapes et a appelé les autorités maliennes au dialogue avec les groupes armés rejetant le terrorisme et la partition du Mali. Les autorités maliennes, même si elles tergiversent, sont tenues de négocier avec le Mnla et «Ansar Eddine». Pour quelle raison alors «Ansar Eddine» a décidé de renoncer à l'accord d'Alger ? En dehors des raisons évoquées par Iyad Ag Ghaly, rien ne filtre sauf le fait qu'une délégation «d'Ansar Eddine» a remis au président burkinabè, à Ouagadougou, une «plateforme politique», deux jours avant l'annonce de son retrait de l'accord d'Alger. Le contenu de ce document - une trentaine de pages - n'a pas été révélé, pas plus que la composition de la délégation qui a quitté, le jour même, le Burkina Faso. A en croire Michel Galy, un politologue et sociologue, interrogé par Afrik.com, «Ansar Eddine» et le Mnla essayent de retarder l'intervention militaire au nord du Mali avec un processus de négociation illusoire». Dans quel but ? H. Y.