Dans un communiqué signé par Yahia Guidoum, le mouvement des redresseurs du RND prend acte de la démission d'Ouyahia qu'il considère effective et immédiate. A ce titre les redresseurs rejettent le préavis de l'ex-secrétaire général du parti, qu'il a fixé au 15 janvier courant, ce qui veut dire que pour les redresseurs le poste de secrétaire général du RND est vacant depuis le 3 janvier. Le mouvement des redresseurs considère, par ailleurs, «cette démission comme une victoire des militants du RND et un renforcement de l'unité de ses rangs». A ce titre, poursuit le communiqué, «le mouvement aspire à rassembler tous les militants du parti, ses énergies et ses compétences et lui redonner sa place naturelle sur l'échiquier politique national». Le communiqué clarifie les raisons qui ont poussé le mouvement des redresseurs à agir, estimant que sa logique a été motivée par les dépassements induits par «la gestion individuelle des affaires du parti, le pourrissement à facettes multiples qui s'est propagé au sein du parti». Pour les redresseurs, les derniers résultats des dernières élections ne peuvent servir d'argument en faveur du secrétaire général et rejettent en même temps toute personnalisation des problèmes du parti. Redoutant que la crise au sein du parti s'aggrave, les redresseurs affirment respecter l'ordre public et «rejettent toute tentative ou possibilité de recours à toute manipulation visant à provoquer l'anarchie au sein du parti». Le communiqué précise que «le mouvement a tracé sa route pour redresser la situation à l'intérieur du parti et qu'il agira pour unifier et mobiliser les membres du conseil national et arrêter la date de sa prochaine session sans se conformer à la date définie par le secrétaire général démissionnaire». Dans le communiqué, les redresseurs décident que «l'instance nationale du parti qui émanera de la session du conseil national, sous la présidence du professeur Yahia Guidoum, prendra les mesures nécessaires pour gérer les affaires du RND pendant cette période, jusqu'à la tenue du congrès extraordinaire». Anticipant sur la réaction des redresseurs à la démission d'Ouyahia, Miloud Chorfi, porte-parole du RND, a déclaré à Algérie news que la démission du secrétaire général ne signifie pas la démission du conseil national. En d'autre terme, la crise au sein du RND n'est pas terminée avec la démission d'Ouyahia. D'autant plus que les redresseurs sont en train d'agir en dehors du cadre réglementaire du parti et s'autoproclament direction du RND, outrepassant la direction incarnée par le conseil national. Le communiqué du RND parle d'un congrès extraordinaire, or, dans les règlements du parti, le congrès extraordinaire n'aborde pas les questions organiques, ne remet pas en cause les instances et leurs composantes et se limite à des décisions politiques. Le feuilleton du RND pourrait s'allonger et occuper de longs mois de l'année en cours. A. G.