C'était à quelques semaines de la tenue des élections législatives du 10 mai dernier qu'un mouvement de redressement a vu le jour au sein du RND. Animé par un groupe de militants qui dénonçaient “les agissements d'Ouyahia à la tête du parti", la fronde, appelée Mouvement pour la sauvegarde du RND a eu raison de son SG, qui a fini par remettre le tablier. Contacté hier, Ahmed Boubrik, porte-parole du mouvement, a indiqué que “les responsables du RND sont en conclave depuis jeudi". Cette réunion marathon a pour objectif “de gérer la période de transition jusqu'au conseil national", a-t-il souligné. Pour M. Boubrik, c'est Yahia Guidoum, tête de pont du Mouvement pour la sauvegarde du RND, “qui assurera l'intérim". L'ancien ministre de la Santé aura, ainsi, à préparer dans un délai de trois mois, un congrès extraordinaire du parti, lequel congrès désignera le nouveau secrétaire général. Interrogé sur la probable désignation de Bensalah, Mohamed-Cherif Abbas ou Rahmani à la tête du Rassemblement, le porte-parole a précisé que “c'est au congrès de désigner le SG, et pour le moment, l'intérim sera assuré par Guidoum". Pour rappel, le groupe des redresseurs composé, essentiellement par Nouria Hafsi, ex-sénatrice, Tayeb Zitouni, ex-maire d'Alger-Centre, Belkacem Benhassir, membre du conseil national, estimait que “Ouyahia a dévié le parti de ses objectifs". Les opposants d'Ouyahia ratissent large et la contestation a gagné, depuis, du terrain. Exacerbé par les “faibles" résultats obtenus lors des élections législatives, le mouvement se structure et accueille de plus en plus de militants dont des membres du conseil national du parti et même des anciens ministres à l'image de Yahia Guidoum, ancien ministre de la Santé qui a pris la tête du mouvement depuis son adhésion en novembre dernier. Ammar Zegrar, ex-SG de la Présidence, Mouldi Aïssaoui, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Bekhti Belaïb, ancien ministre du Commerce, ont également rejoint le mouvement anti-Ouyahia. Il y a lieu aussi de rappeler le ralliement de l'ancien sénateur de Boumerdès, Mohamed Draoui, et de centaines d'élus locaux qui contestent la ligne d'Ouyahia. Pour eux, les véritables militants du Rassemblement ont été marginalisés et écartés au profit “d'opportunistes". Chérif Rahmani, ministre et élu député à Djelfa sur une liste RND, Mustapha Berraf, ancien président du Comité olympique et Saïd Abadou, président de l'Organisation nationale des moudjahiddine ont aussi lâché Ouyahia pour se joindre aux redresseurs qui comptent depuis une force au sein du parti. Mis en veilleuse durant la campagne électorale pour les locales, les redresseurs reprennent leur offensive pour obtenir, en fin de course, le départ du SG, à plus de quatre mois du congrès du parti. M M