Qui aura le dernier mot? NPM: le siège national du RND La démission de l'homme fort du RND n'a pas mis fin à la crise qui secoue le parti. Les belligérants butent sur la date du prochain Conseil national. «Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué!» L'adage semble bien convenir à la présente crise qui secoue le RND, où, les protagoniste sont un groupuscule de redresseurs et l'ex-homme fort du parti. En effet, le clan des contestataires semble aller vite en besogne et donne l'impression de crier victoire prématurément. Un premier bras de fer semble opposer les deux parties en conflit, ce dernier à trait à la date de la tenue du Conseil national du RND. Sur ce point précis, Ouyahia aura le mérite d'avoir consigné par écrit le jour de cet événement en privilégiant le 17 de ce mois. Et comme les écrits restent, il ne peut qu'avoir déjà réussi à semer le trouble dans l'esprit de ses adversaires qui ne préconisent pour leur part, aucun terme précis à ce rendez-vous important qui décidera certainement des prochains épisodes de ce feuilleton, né au lendemain des législatives du 10 mai dernier. Dans leur farouche démarche mutine, les opposants disent se démarquer des prescriptions d'Ouyahia en matière de date à retenir et prévoient même de donner un blanc-seing à Guidoum, présentement leader proclamé de leur mouvement, qui se chargera alors des affaires du parti jusqu'à la date fatidique de la tenue du Congrès national. En attendant, la fronde des redresseurs du RND fait jaser, à défaut de faire l'unanimité au sein du parti. Une lame de fond mine encore le parti et conforte à priori les craintes de son ancien chef qui, sur la base d'une solide analyse, craint le pire, c'est à dire une dérive dangereuse qui mettrait à mal la stabilité d'une formation, enfantée par la grave crise qui a failli emporter l'Algérie, Etat et Nation. Du haut de son calme olympien, Ouyahia est catégorique: «Le mouvement a choisi d'agir en dehors du cadre institutionnel du parti. Nombre de signataires des pétitions ne sont pas membres de ce dernier...» Pour mettre fin au rififi qui sévit au RND, il recommande de circonscrire la crise, de réunir les conditions d'un retour à la sérénité, et de préparer le prochain congrès, seule instance, rappelle-t-il, à même d'arrêter les conclusions. Ceci conformément à l'article 46 des statuts du parti qu'il n'a de cesse d'évoquer en invoquant un 4e congrès ordinaire avant juin prochain. «En cas de décès ou de démission du Secrétaire Général, le Conseil National se réunit obligatoirement pour constater la vacance et désigner un Secrétaire Général intérimaire qui en assure les missions et qui doit convoquer un congrès extraordinaire pour élire le secrétaire général du Rassemblement et ce dans un délai maximal de trois mois à compter de la date du constat de la vacance.» (article 46). Selon ce texte, à part le congrès, nul n'est capable de destituer Ouyahia, et toutes les tentatives sont nulles et non avenues selon les statuts du parti. Sur cette base justement, Ouyahia considère que le Conseil National est l'instance dirigeante suprême du Rassemblement entre deux Congrès et en cette qualité, il se désigne comme responsable devant le Congrès. Aussi, tout le reste est pure agitation et gesticulations, voire un simple bruit de sérail, à l'impact nul, laisse-t-il entendre en filigrane. Il met en avant son sens du militantisme partisan et annonce sa démission du parti à partir du 15 janvier prochain, au moment où ses belligérants retiennent le 3 janvier comme date de son départ. Au préalable, et conformément à ses responsabilité Ouyahia avait convié la réunion du conseil national les 17, 18 et 19 janvier. Les redresseurs du parti sous la bannière du «Mouvement pour la sauvegarde du RND» menés par Yahia Guidoum, accusent néanmoins la démission du Président du RND qu'elle juge effective à partir du 3 janvier dernier. Dans un communiqué adressé à notre rédaction, cette composante de frondeurs estime que cette démission consacre le triomphe des militants du parti RND et renforce son unité. Dans leur communiqué, les redresseurs poursuivent en mettant en avant leur souci de préserver la stabilité politique et la paix sociale dans le respect des lois de la République. Si Ouyahia perd cette première bataille, perdra-t-il pour autant la guerre? L'on s'interroge encore, car son départ sonne plus que jamais comme un faux départ. L'homme est visiblement en retraite stratégique..