Wilaya à vocation agricole et érigée comme capitale de l'eau, Mila est une région pauvre en ressources souterraines malgré le fait qu'elle possède les plus grandes réserves en eau, notamment depuis la mise en service du barrage de Beni Haroun. Très nombreuses sont les communes et daïras de cette wilaya qui souffrent d'un déficit en eau potable. Le système mis en place à partir du barrage de Beni Haroun permet de transférer les ressources hydriques abondantes du nord vers les Hauts -Plateaux de l'est, où la demande en eau demeure en forte croissance pour les populations de six wilayas de l'est du pays, à savoir Jijel, Mila, Constantine, Oum El Bouaghi, Batna et Khenchela, représentant au total pas moins de 6 millions d'habitants et une surface d'irrigation de 40 000 ha de terre agricole. Au barrage de Beni Haroun, d'une capacité d'un milliard de mètres cubes par an, s'ajoutent ceux d'Oued Athmania et Hammam Grouz, mis en place pour sécuriser les citoyens. Cependant, avec un linéaire du réseau d'adduction et de distribution de 3 144 km, un taux de raccordement de la population de 73%, seules 14 communes sur 32 sont desservies au quotidien, avec une plage horaire moyenne de dix heures. Huit communes sont desservies un jour sur deux, avec une plage horaire de 4 heures, et 10 communes sont desservies avec un rythme d'un jour sur trois, avec une plage horaire de 3 heures seulement. Très peu estiment certains citoyens, eu égard au fait que la wilaya est considérée comme capitale de l'eau. Les spécialistes indiquent que l'apport des eaux souterraines est faible. Ceci étant, des solutions sont en train d'être recherchées pour sécuriser les habitants en eau potable. Le nombre de forages est de 859, pour 54,368 hectomètres par an, dont 106 pour l'AEP (alimentation en eau potable), et 772 pour l'irrigation. La fiche de présentation du secteur des ressources en eau fait état aussi de 50 puits pour l'AEP, 397 sources pour l'AEP, trois barrages hydrauliques, 3 retenues collinaires. Ajoutez à cela, 402 réservoirs et châteaux d'eau de 137 525 m3, 136 stations de pompage et deux stations de traitement, pour un volume de 394 000 m3 par jour. Le nombre d'abonnés au réseau d'AEP est de 115 107. Pour ce qui est de l'assainissement, le linéaire du réseau est de 1 315 km, avec un taux de raccordement de 81,20%. Deux stations d'épuration, d'une capacité journalière de 29 657 m3, sont mises en place dans la wilaya. Le volume d'eau épuré est de 9 400 m3 par jour. Côté hydraulique, la surface totale irriguée est de 8 156 hectares, pour une surface agricole utile de l'ordre de 237 200 ha. Un périmètre d'irrigation est en cours de réalisation sur une surface de 4 447 ha, le taux d'avancement est de 70%, et devra être réceptionné au cours du premier semestre de l'année en cours. Un autre périmètre d'irrigation couvre 2 000 hectares supplémentaires, projet visité par le ministre des Ressources en eau, M. Necib Hocine, en déplacement, mardi dernier, dans la région pour s'enquérir de la situation de son secteur. Il a déclaré qu'il faut avoir des ambitions supérieures pour cette wilaya, notamment en matière d'irrigation, d'autant qu'elle est à vocation agricole par excellence. Les responsables des ressources en eau dans cette wilaya ont informé le ministre qu'une proposition de créer un autre périmètre d'irrigation a été introduite pour inscrire l'opération dans le programme. Le ministre a affiché son accord pour l'extension de ce périmètre de 2 000 hectares supplémentaires, parce que la wilaya connaît actuellement un essor particulier en matière de cultures maraîchères. La mobilisation des ressources en eau pour l'agriculture permettra, ainsi, d'intensifier les activités agricoles, notamment dans la localité de Telaghma connue pour sa production de la pomme de terre et d'ail, une culture qui a donné des résultats probants selon les responsables locaux de l'agriculture. Ceci étant, nous avons constaté, tout le long du passage de la délégation ministérielle, que les terres agricoles sont à l'abandon dans la majorité des régions. Interrogés, certains citoyens nous ont fait part justement des problèmes d'irrigation qui font que la terre n'est plus travaillée. Certains sont allés même jusqu'à nous dire que la majorité des produits agricoles proviennent de la wilaya de Oued Souf. La wilaya a beaucoup d'ambition dans ce secteur. Elle a pour perspective le lancement d'une étude hydrologique des nappes, l'augmentation des superficies en terres irriguées, par la réalisation de périmètres d'irrigation dans la zone nord de la wilaya, la réhabilitation des équipements de la station d'épuration de Chelghoum El Aïd et Oued Athmania. Ceci, en plus de la redynamisation du dispositif de la police des eaux, afin d'assurer la protection et la préservation du domaine public hydraulique d'une manière efficace, et le renforcement en eau potable de toutes les communes de la wilaya à partir des barrages. Il faut rappeler que le département de M. Hocine Necib a mobilisé pour cette wilaya une enveloppe financière de l'ordre de 1,6 milliard de dinars, pour la réhabilitation et l'extension du réseau de distribution d'eau potable. Cent (100) millions de dinars sont également mobilisés pour renforcer l'accès à l'eau potable en zone montagneuse et améliorer le service public de l'eau et de l'assainissement. B. A.