De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le prix de l'huile d'olive continue d'escalader les indicateurs de la mercuriale, sans compter celui des autres conserves et variétés connues dans la région de Sig dans la wilaya de Mascara. Ainsi, le prix de l'olive noire et verte est passé de 120 à 240 DA le kilogramme et davantage même sur certains marchés. D'autres variétés peuvent dépasser le seuil des 400 DA le kilogramme alors qu'elles ne coûtaient que 220, et au grand maximum 300 DA, au cours du dernier trimestre de l'année écoulée. Dans la région de Sig, la production oléicole n'est pas satisfaisante aux yeux de tous les professionnels du secteur. La campagne de cueillette et de production oléicoles, qui a démarré en octobre dernier, n'a pas donné lieu à un rendement à même d'influer sur les cours actuels des olives et de l'huile d'olive sur les marchés. Pour cette année, les oléiculteurs parlent de quelque 500 000 quintaux, totalisant une production annuelle en deçà des attentes et des programmes mis en branle. Pourtant, la région de Sig compte pas moins de 125 conserveries d'olive toutes spécialisées dans la production oléicole. Plusieurs facteurs sont évoqués par les producteurs concernés pour expliquer cette situation de mauvaise production. D'abord, le mauvais pilotage des programmes du PNDA et du FNRDA qui a augmenté les surfaces des oliveraies et consacré également la culture de nouvelles souches. Le rajeunissement des oliviers n'a pas été également observé selon les règles de technologie agraire qui stipulent certaines interventions avant et durant la plantation de ces jeunes oliviers. Du coup, les prévisions de la production pour cette année ont été quelque peu faussées. «Nous n'avons pas pu suivre à la lettre les recommandations des spécialistes qui préconisent que les oliviers couronnés subissent une coupe dite des gourmands. Il s'agit d'une pratique visant à une accélération de la reprise végétale des oliviers. Cela n'a pas été pris en ligne de compte au moment de la mise en branle du programme conjointement avec les agriculteurs», note un cadre de la direction des services agricoles dans la daïra de Sig. Paradoxalement, on parle également du problème de la mévente des produits oléicoles à cause de leur cherté. Les membres de l'association des conservateurs justifient cette cherté de plus en plus importante par le fait que «les charges salariales et autres équipements et logistiques entrant directement dans la production et le conditionnement des olives soient très lourdes». D'où un appel aux services du ministère de l'Agriculture et du gouvernement afin de revoir la politique d'encouragement en direction du secteur pour le revitaliser. Il y a tout d'abord la réduction promise de la TVA qui devait être ramenée à 7% mais qui est toujours de l'ordre de 17%. Ensuite, les conservateurs demandent que «des réductions significatives soient entreprises au niveau des droits de douane, notamment pour ce qui est des équipements». Ils réclament la requalification des produits importés pour le stockage, la transformation et le conditionnement des olives, tels que les fûts et autres». Pour les petites oliveraies de la région, dont l'apport n'est pas négligeable dans la production globale, les problèmes s'accumulent, notamment le surendettement auprès des banques, la non-obtention de crédits agricoles pour certaines ainsi que le rôle de régulation que doit jouer la Chambre d'agriculture afin d'éviter des complications désastreuses, comme c'est le cas pour le problème des méventes.