Dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier, publié hier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a indiqué que la prise d'otages sur un site gazier en Algérie «fait peser un nuage noir sur les perspectives du secteur de l'énergie du pays». «La prise d'otages assombrissait les perspectives du secteur algérien de l'énergie», selon la même source. L'Agence précise que la production de pétrole brut algérienne a été stable le mois dernier, à 1,18 millions de barils par jour (mbj), et a très légèrement reculé de 15 000 barils par jour sur l'ensemble de 2012, à 1,17 mbj. Suite à «l'enlèvement et au meurtre d'employés pétroliers étrangers», l'AIE rappelle que la production du gisement gazier d'In Amenas a été arrêtée, ce qui inclut une production de condensats (ndlr : hydrocarbures liquides semblables à du pétrole brut) «estimée à 50 000 barils par jour». Plus généralement, l'Agence prévient qu'après des périodes durant lesquelles les facteurs dominants sur le marché pétrolier étaient la croissance de la demande et les contraintes freinant la production (de 2003 à 2008), puis la crise financière, on assiste à un changement de paradigme, les risques de nature politique prenant désormais le dessus. «Le marché pétrolier, comme le démontrent les dernières données, est largement influencé par des risques politiques accrus, et ce pas seulement en Syrie, en Iran, en Irak, en Libye ou au Venezuela», écrit-elle, ajoutant que «les changements de politique fiscale ou commerciale, en Chine comme en Russie, peuvent d'un trait de plume chambouler la production pétrolière (...) et redessiner la carte des échanges pétroliers». Par ailleurs, l'Agence, située à Paris, qui regroupe les grands pays consommateurs d'énergie, évalue désormais à 90,8 millions de barils par jour (mbj) la demande pétrolière mondiale en 2013, soit 240 000 barils de plus qu'en décembre. Cela représente une hausse de 1% (ou 930 000 barils par jour) par rapport à la demande pétrolière en 2012 (elle-même rehaussée à 89,8 mbj, en hausse de 1,1%). L'organisation a justifié ce relèvement par une réévaluation de la consommation pétrolière fin 2012 et des attentes plus élevées qu'auparavant concernant la demande chinoise. Concernant l'état global du marché, l'AIE souligne qu'après la nette révision à la hausse de sa prévision de la demande en 2013, le marché pétrolier «apparait plus serré que nous ne le pensions».