L'initiative Nabni, (Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées), présentera, aujourd'hui à Alger, le rapport Algérie 2020 «Cinquante chantiers de rupture pour bâtir l'Algérie de 2020». Ce document, «fruit d'un travail consultatif qui s'est déroulé tout au long de l'année 2012», basé sur une «analyse dynamique des données économiques, sociales et institutionnelles à horizon 2020, ainsi que d'un benchmark international», abordera 50 chantiers structurants dans cinq domaines d'activités. Il s'agit notamment du développement économique et la création d'emplois, l'éducation, savoir et innovation, la santé, vivre ensemble: villes, urbanisme et culture, et la gouvernance de l'Etat et des institutions. Ainsi, après le rapport «100 mesures pour une Algérie nouvelle», présenté l'année dernière, Nabni ouvre le débat sur l'avenir du pays, tout en mettant en relief la nécessité de sortir de l'économie de la rente et la dépendance aux hydrocarbures. Mais pourquoi cette initiative ? Pour l'équipe Nabni, «cinquante ans après l'indépendance, le constat est mitigé : malgré des progrès significatifs dans plusieurs domaines (revenu par habitant, recul de précarité et des inégalités, accès à l'éducation, au logement, aux soins, à l'infrastructure, etc.), notre pays n'est pas encore parvenu, malgré son énorme potentiel, à accélérer son développement économique et social à l'instar des pays émergents». Pis encore, «malgré cette abondance que nous a procuré le secteur des hydrocarbures, nous nous sommes montrés incapables de créer les conditions d'un développement rapide», souligne le communiqué de Nabni. Ce constat, dressé par les membres de Nabni, aura des conséquences catastrophiques pour le pays dans quelques années. D'ailleurs, Nabni a prévu deux scénarios. Le premier «catastrophe» n'est pas un mythe, selon les rédacteurs du communiqué. «Si le statu quo actuel en termes de gouvernance publique et de politique économique se poursuit, à l'horizon 2020 notre pays pourrait avoir quasiment siphonné ses réserves de change et le Fonds de régulation des recettes pourrait ne plus contenir un seul dinar d'épargne pour l'Etat», regrette Nabni. «Ce scénario est loin d'être improbable, et il sera le fruit de notre incapacité à construire une vision pour notre pays, réformer nos institutions et à définir une stratégie de développement, inclusive, ambitieuse et globale», met en garde Nabni dans son communiqué. Cependant, pour les rédacteurs du document, il n'est jamais trop tard ! «A côté de ce scénario du “statut quo”, il y a celui d'un réel changement, celui qui peut transformer l'avenir de notre pays. Dans ce scénario, les Algériens prendront collectivement la mesure des dangers auxquels les expose l'attentisme, l'inaction, et par dessus tout leur manque de confiance en eux-mêmes et les uns envers les autres». Comment ? «Sur la base d'une vision partagée, une refonte globale de la gouvernance publique permettra de construire des institutions fortes au service du citoyen. De nouvelles politiques seront élaborées et mises en œuvre sur la base d'un calendrier préalablement établi et sous le contrôle des élus du peuple et des différentes institutions», recommande-t-on dans le rapport Nabni 2020. S. B.