Après des aides au relogement promises par les autorités locales suite aux menaces induites par la gigantesque coulée de boue, les habitants du village d'Ait Aïssa Ouyahia, commune d'Illilten, à 70 km au sud-est de Tizi Ouzou, ont été conviés, mercredi dernier, à assister à l'inauguration d'un nouveau pont sur la rivière Bouchiker, en remplacement de l'ancien détruit par la coulée de boue, en présence de plusieurs responsables locaux. Cet ouvrage, réalisé en une dizaine de jours, «un temps record», selon le directeur des travaux publics de la wilaya de Tizi Ouzou, va permettre une plus grande fluidité d'évacuation de tout ce qui déboule, et en grande quantité, de la montagne (boue, matériaux charriés par la coulée), plus exactement du mont d'Azrou n Thour. Dans la même semaine, une aide de 700 000 dinars par foyer menacé par le phénomène naturel a été décidée par les pouvoirs publics, selon les services de la wilaya de Tizi Ouzou, et ce «dans le cadre de leur recasement provisoire». Cette aide est essentiellement dégagée pour permettre aux sinistrés de réhabiliter leurs anciennes demeures situées dans leur village en attendant la réalisation d'un programme de logements pour leur recasement définitif. Il s'agit en fait de deux groupements d'habitations, qui seront réalisés dans la même commune d'Illilten, pour le relogement de 42 familles, fortement touchées par la coulée. Un bureau d'études s'occupe actuellement de l'évaluation des dégâts occasionnés aux habitations ébranlées, situées pour la plupart sur les rives de la rivière et dont les occupants ont regagné provisoirement leurs anciennes maisons de village. D'autre part, un programme de plantation de 70 hectares de cèdres est prévu dans la localité d'Illilten, a indiqué cette semaine le chargé de la communication de la Conservation locale des forêts. Le reboisement, qui débutera dès la fin de la période des pluies, vise à fixer le sol, selon la même source, citée par l'APS. Il est question de la réalisation d'un volume global de 9 000 m3 de gabions sur les berges de l'oued qui traverse le village Ait Aïssa Ouyahia et la localité d'Illilten, et ce sur un total de 15 000 m3 prévus, ce qui va permettre de «renforcer les berges de la rivière Bouchiker, permettant ainsi de protéger les habitations qui se trouvent sur les berges de ce cours d'eau». Dans le même sillage, il est prévu l'ouverture de 13 km de pistes ainsi que la réalisation d'un lever topographique, en concertation avec le comité de village d'Ait Aïssa Ouyahia à l'effet de la réalisation de gabions et la correction des berges du cours d'eau. Un avis d'appel d'offres pour la réalisation d'une étude géotechnique du sol de la localité a été lancé ces jours-ci par l'APC d'Illilten. A rappeler que les autorités locales ont tardé à réagir et prendre les mesures adéquates alors que la coulée causée par le débordement d'une nappe phréatique souterraine avait contraint le mois de mai de l'année 2012 une centaine de familles à fuir leurs domiciles, sans compter la vingtaine d'autres familles poussées à abandonner leurs maisons au début de l'hiver en cours. Un climat de psychose s'est installé durant des mois au sein de la population d'Illilten qui n'avait trouvé pendant tout ce temps que la force de la solidarité locale, le dévouement et le bénévolat des siens.