Le patron de Cevital qui dispose d'un projet dans les cartons, pour la construction d'un grand port à Dellys, déchante, le pays n'étant pas encore prêt à passer la main au privé, en matière d'infrastructures portuaires. Cette question a été survolée hier, à l'occasion d'une rencontre organisée par le Forum des chefs d'entreprise (FCE). Les activités portuaires restent dans le giron de l'Etat et cela ne profite pas à l'économie nationale, fait observer Reda Hamiani, président du FCE, pour qui, les pouvoirs publics semblent avoir une aversion pour le progrès. Reda Hamiani estime par ailleurs que le peu d'efforts consentis dans les ports n'a pas produit d'effet extraordinaire et que DP, une compagnie émiratie, n'a pas apporté une réelle valeur ajoutée aux infrastructures portuaires. Celles-ci devraient constituer un gisement de croissance. La réalité est toute autre : les infrastructures portuaires ont créé plus de problèmes à l'économie nationale qu'elles n'en ont résolus. Cependant, cette situation est loin d'être irréversible, pour peu que les pouvoirs publics changent de stratégie, estime le président du FCE, soulignant que : notre conviction est que le développement du secteur portuaire est aujourd'hui une nécessité et une urgence, les retards peuvent être rapidement rattrapés, pour peu que la volonté politique soit au rendez-vous. Pour le FCE, des infrastructures portuaires performantes constituent le passage obligé pour la mise sur pied d'une économie moderne, compétitive et de moins en moins dépendante de la rente des hydrocarbures. Reda Hamiani relève que l'investissement fait par l'Etat a surtout bénéficié au volet routier, avec notamment la construction de l'autoroute Est-Ouest et que le secteur des ports a été quelque peu «négligé». Il a par ailleurs noté que la croissance rapide des flux d'échanges commerciaux de l'Algérie, le caractère structurel des importations de biens essentiels (céréales, bois, mécanique….) et la forte diversification des partenaires commerciaux du pays, mettent à nu les faiblesse et le retard des infrastructures portuaires. Aussi, le FCE interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité de mettre en oeuvre des réformes urgentes touchant au secteur portuaire. Reda Hamiani recommande l'implication puissante de tous les intervenants : les pouvoirs publics, les entreprises publiques ou privées, mais également les entreprises étrangères. Il a eu cette déclaration : «Du fait de ses liens avec l'économie mondiale, ce secteur doit être naturellement ouvert à l'investissement international, à travers des formules qui préservent les intérêts de nos partenaires, de l'économie et des producteurs nationaux.» Ces derniers se plaignent des surcoûts liés aux dysfonctionnements dans les ports nationaux. Certains participants à cette rencontre ont soulevé des vols signalés dans le port sec d'Oran. De même, ils ont mis en relief le fait que des navires, et c'est arrivé, arrivent au port mais pas les documents qui concernent la marchandise. Dans ce cas, le navire repart, après un séjour à quai. Y. S.