Les ports alg�riens sont obsol�tes et incapables de concurrencer d�autres ports m�diterran�ens, notamment marocains. L�Alg�rie risque de perdre des dizaines de points de croissance �conomique faute d�une strat�gie efficiente en mati�re de d�veloppement portuaire. Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir) - �Il n�y a pas de strat�gie� en mati�re de d�veloppement des infrastructures portuaires en Alg�rie, d�clarait, hier, le consultant et ancien P-dg du port de B�ja�a, Abdelkader Boumsila. Intervenant lors d�un atelier-d�bats, initi� par le Forum des chefs d�entreprises FCE) et consacr� au th�me �Les ports alg�riens, un gisement de croissance et de comp�titivit�, ce consultant constate notamment que les ports nationaux sont obsol�tes, avec une taille et un mode de gouvernance encore probl�matiques et sont dans l�incapacit� de r�pondre aux flux croissants du commerce ext�rieur et aux �volutions du transport maritime mondiale. Voire les ports alg�riens dont la majorit� date de l��re coloniale et pour lesquels aucun investissement porteur n�a �t� consenti par l�Etat alg�rien s�av�rent incapables de concurrencer d�autres ports m�diterran�ens. A ce propos, et le pr�sident du FCE, R�da Hamiani, ainsi qu�un autre expert consultant en transport et logistique, Abdelhamid Bouarroudj, n�ont pas manqu� d�y faire allusion, l�Alg�rie, d�j� tr�s en retard, risque d��tre d�pass�e � terme par le Maroc. Voire l�Alg�rie, dont les �changes commerciaux concernent essentiellement les hydrocarbures, risque d��tre contrainte d�ici quelques ann�es de faire transiter ses marchandises et son p�trole par la nouvelle plateforme portuaire de Nador West Med, situ�e � 50 km du port de Tanger. Or, dans le contexte o� le trafic portuaire en Alg�rie subit moult contraintes, en termes de d�lais trop longs de d�douanement, d�insuffisances logistiques, de faible r�gulation et d�errements en termes de gouvernance, g�n�rant d�importants co�ts et surco�ts (estim�s � plus de 2 milliards de dollars par an), l��conomie nationale perd donc des dizaines de points de croissance. Certes, un co�t difficile � quantifier de mani�re pr�cise, en raison d�une certaine �indigence� en mati�re d�information statistique et �conomique, comme le rel�vent plusieurs participants � cet atelier. N�anmoins, ce co�t pourrait �tre �valu� � quelques dizaines de points de croissance, soit 20 � 30% de la richesse nationale, selon une estimation du consultant Bousmila contre un taux de 15% au Maroc et de 17% dans les pays �mergents. Autre insuffisance relev�e, l�absence d�un arsenal l�gislatif et r�glementaire sp�cifique r�gissant tant le transport par conteneurs que l�inter-modalit�, comme le rel�ve l�expert Abdelhamid Bouarroudj. Or, le projet de renforcement de la flotte nationale par l�acquisition d�une vingtaine de navires, le lancement d�une �tude sur la construction d�un grand port au centre du pays et l�impulsion du projet de guichet unique du commerce ext�rieur sont certes opportuns. Toutefois, ces initiatives des pouvoirs publics risquent cependant d��tre inefficientes, d�encourager les errements et autres pratiques manag�riales d�cri�es, faute de pouvoir sortir de l��inertie �, comme l��voque un autre consultant, A. Seriai. D�o� l�opportunit� de r�formes n�cessaires, d�une strat�gie de d�veloppement r�elle et d�une vision ambitieuse, au-del� de l�int�r�t � d�velopper la lib�ralisation du secteur portuaire, la mutualisation et des moyens de facilitation, comme �voqu� lors de cet atelier.