Coïncidant avec la célébration de la Journée nationale du Chahid et s'inscrivant dans le cadre des festivités célébrant le Cinquantenaire de l'indépendance, des Journées cinématographiques du film révolutionnaire se sont ouvertes hier à Aïn Defla. La manifestation est organisée par la Direction de wilaya de la culture. Le coup d'envoi de ces journées a été donné avec l'organisation d'une cérémonie officielle, avec notamment des hommages à de grands noms du cinéma algérien à l'instar d'Amar Laskri, Amar Rabia, Rachid Fares, Fatiha Berbere et Aïda Kechoud. L'émouvante cérémonie a été suivie par la projection dans la grande salle de la Maison de culture d'Aïn Defla du film d'ouverture, Mostafa Benboulaid réalisé par Ahmed Rachedi en 2011. Dans la présentation de cet événement, les organisateurs soulignent que «cette rencontre sera d'abord un moment fort de recueillement pour rendre l'hommage mérité et réitérer la reconnaissance aux hommes qui ont consenti, par leur engagement aux côtés de la révolution algérienne à internationaliser la revendication d'indépendance par l'image et à contribuer à la naissance du cinéma algérien dont une dizaine tombés au champ d'honneur». Ainsi il est souligné que dès 1957 les cinéastes s'organisent et se forment pour faire connaître la Guerre de libération nationale sur la scène internationale, notamment grâce à l'aide de René Vautier qui a rejoint l'ALN, en 1959 est créé le Comité du cinéma auprès du Gpra. En 1960 un Service cinéma est adjoint au Gpra et en 1961 un autre à l'ALN. Cette rencontre sera notamment l'occasion de présenter une rétrospective des cinquante ans de cinéma algérien. Toutefois, les organisateurs précisent qu'il est aussi important de «rappeler, à l'heure où l'instrumentation juridique de la politique culturelle qui tend à la promotion de l'activité cinématographique et à la récupération du parc cinématographique est promulguée, ces rencontres s'avèrent une opportunité qui atteste de l'avènement d'une ère nouvelle pour le cinéma algérien». Parallèlement, il y aura des séances de projection de longs métrages culte portant sur la guerre d'Algérie tels que le Vent des Aurès de Mohamed Lakhdar Hamina, les Portes du silence d'Amar Laskri, L'Algérie en flammes de René Vauthier, Moissons d'acier de Ghaouti Benddedouche et les Déracinés de Lamine Merbah. Il est également prévu une compétition dans la catégorie des courts métrages, véritables outils de découverte de jeunes cinéastes talentueux. Afin d'encourager les jeunes cinéphiles et passionnés de cinéma, des ateliers seront organisés durant ces journées avec des formations dans le domaine des techniques du son animée par Salim Hamdi et une autre formation en écriture et réalisation cinématographique par Nabil Hadji. Ainsi, aujourd'hui, dès la matinée, sera donné le coups d'envoie des ateliers de formation et des projections entrant dans le cadre de la compétition des cours métrages avec la projection d'Attention l'amour de Salim Bouyahia, le Message du mur de Mourad Haimer, Quand l'art devient histoire de Hamlili Mohamed Amine, un documentaire qui fait ressortir le travail de photographe et techniques utilisées pour avoir une belle image et retracer une richesse culturelle et historique ainsi que plusieurs autres courts métrages de jeunes venus des différentes régions du pays. Dans le cadre de ces journées, plusieurs conférences-débats sont également au programme, à l'instar de celle portant sur la thématique du film documentaire et la propagande, qui sera animée par Laieb Ahcène et portera sur le fait que «le cinéma algérien doit sa naissance à la révolution de libération nationale. Le documentaire et le reportage sont deux genres de la cinématographie nationale qui ont menés un combat fructueux et inégal contre une grande machine de propagande française.» Il y a aussi la conférence-débat d'Amar Belkhodja, avec une rencontre entre réalisateurs, historiens et étudiants ainsi qu'une analyse esthétique du film culte la Bataille d'Alger par Mohamed Chergui de l'université d'Oran. S. A.