La situation de centaines de prisonniers palestiniens qui croupissent dans les geôles israéliennes ne semble pas inquiéter, outre mesure les déclarations du bout des lèvres, les mouvements de solidarité internationaux et les organisations des droits de l'homme. Un mouvement de solidarité envers les prisonniers palestiniens en grève de la faim s'étend en Cisjordanie. Des centaines de Palestiniens manifestent pour demander la libération de quatre détenus incarcérés en Israël et qui ont entamé une grève depuis plusieurs semaines pour protester contre leurs conditions inhumaines d'incarcération. Alors que les prisonniers risquent leur vie, la cour suprême israélienne dit étudier une pétition présentée par des avocats palestiniens. Etrangement, certains font partie des prisonniers libérés en octobre 2011 dans le cadre de l'échange avec le soldat israélien Gilad Shalit, fortement médiatisé par la presse occidentale. Des prisonniers libérés puis arrêtés à nouveau par les autorités d'occupation israéliennes, sans que cela ne provoque la désapprobation de certaines parties ayant assuré notamment l'intermédiation. A Ramallah, plusieurs dizaines de Palestiniens ont manifesté devant les locaux des Nations unies et de la Croix rouge pour leur demander d'intervenir et mettre fin à la souffrance des prisonniers. A Ghaza, le Jihad islamique prévient que si un détenu en grève de la faim devait mourir, cela signerait la fin de la trêve en vigueur avec Israël en novembre dernier. Quelque 800 détenus palestiniens du Hamas, du Jihad islamique, du Front populaire de libération de la Palestine (Fplp, gauche nationaliste) et du Front démocratique de libération de la Palestine (Fdlp, gauche radicale) participaient à ce mouvement de protestation dans trois geôles israéliennes. Quatre prisonniers palestiniens, Samer Issaoui, Aymane Charawneh, Jaafar Ezzeddine, et Tariq Qaadane, observent depuis plusieurs mois une grève de la faim par intermittence pour exiger leur libération par Israël. Des centaines de jeunes Palestiniens se sont à nouveau affrontés à des soldats israéliens près de la prison militaire aux alentours de Ramallah, en Cisjordanie. Lundi, des milliers de Palestiniens ont manifesté à travers la Cisjordanie en solidarité avec les détenus. Le négociateur palestinien Saëb Erakat a de son côté écrit au chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Catherine Ashton, lui demandant d'agir pour les détenus, en particulier les grévistes de la faim. Erakat a notamment pressé l'UE de «prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l'impunité d'Israël», soulignant que «malgré les graves violations israéliennes, les relations UE-Israël ont continué à se développer». Visiblement embarrassée Ashton avait seulement appelé «le gouvernement israélien à permettre le rétablissement immédiat du droit de visite des proches» des détenus palestiniens, pour lesquels elle a demandé «le plein respect des obligations internationales en matière de droits humains». M. B. /Agences