Le président palestinien Mahmoud Abbas a exhorté mardi la communauté internationale à intervenir d'urgence en faveur des détenus palestiniens qui observent une grève de la faim de longue durée dans les prisons israéliennes. "Les choses risquent de devenir incontrôlables si la vie des grévistes de la faim n'est pas sauvée. Nous demandons à la communauté internationale d'intervenir efficacement pour apaiser la situation, sinon il sera impossible de la contrôler et elle va se dégrader partout dans les territoires palestiniens", a prévenu M. Abbas à la télévision palestinienne. "Ces prisonniers sont en grève de la faim en réponse à la politique de détention administrative et aux mauvais traitements infligés par les autorités d'occupation (israéliennes), notamment à l'encontre de Samer Issaoui, de Jaafar Ezeddine, d'Aymane Charawneh et de Tariq Qadan", quatre des grévistes, a-t-il ajouté. Le président palestinien a également adressé une lettre urgente au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour dénoncer les conditions de détention des grévistes de la faim, détailler la dégradation de leur état de santé et réclamer leur libération. Amnesty International a pour sa part appelé dans un communiqué à une "action urgente" en faveur de Samer Issaoui (34 ans) "gravement malade, en grève depuis août 2012, dont la vie est en grave danger". L'organisation a pressé les autorités israéliennes d'accorder un traitement médical approprié à Samer Issaoui ou à le libérer immédiatement. Au printemps 2012, 1.600 à 2.000 détenus palestiniens d'Israël avaient participé à une grève de la faim collective, qui s'était conclue par un accord le 14 mai avec l'administration pénitentiaire israélienne. L'une de leurs principales revendications était la libération des prisonniers en détention administrative à l'expiration de la période en cours, à moins que des charges ne soient portées contre eux. La détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine, permet une incarcération sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.