Tout s'est bousculé au cours de la matinée d'hier, à la suite de l'assassinat de Haroun (10 ans) et Ibrahim (9 ans), les deux jeunes enfants kidnappés, samedi dernier, à hauteur de la nouvelle ville Ali Mendjeli. M. Mohamed Abdelli, procureur général près la Cour de Constantine a donné, hier, une conférence de presse au cours de laquelle il a fourni la version officielle des évènements et du coup mis fin à toutes les rumeurs et supputations qui ont tourné autour du drame qui a endeuillé deux familles. Ainsi, il n'aurait jamais été question de mutilation des corps des deux victimes, comme il n'y a pas eu d'atrocités, d'un quelconque genre, constatées par le médecin légiste et encore moins de prélèvement d'organes comme le laissait entendre la rumeur. Le procureur général, quoique sans l'évoquer ou y faire la moindre allusion, évacuant également d'un revers de main la possible complicité d'une femme avec les présumés criminels, lesquels seraient passés aux aveux la veille même (mardi, Ndlr) déclarant avoir «étranglé les deux victimes jusqu'à ce que mort s'ensuive». Le procureur général a tenu à souligner que le forfait commis aux dépens des deux enfants ne répond pas aux valeurs de la société algérienne, estimant donc qu'il ne s'agirait que d'un acte isolé. La justice s'engagera à faire dans la plus grande transparence, la lumière sur les tentants et aboutissants de l'abominable forfait, comme elle sera rendue selon la rigueur de ses lois. La justice «fera toujours montre de la plus grande fermeté lorsqu'il s'agit de crimes commis sur des personnes mineures et faibles», a-t-il encore souligné. Les corps sans vie des deux enfants, portés disparus depuis samedi dernier à Ali-Mendjeli avaient été découverts mardi après-midi à l'unité de voisinage n° 17 de la nouvelle ville. Les deux individus âgés de 21 ans et 38 ans arrêtés mardi à Ali-Mendjeli, soit quelques heures seulement après avoir commis leur forfait (les deux victimes ont été tuées le jour même de la découverte de leurs corps), ont avoué être les auteurs de ce double crime. Le procureur général a ensuite répondu à quelques questions des confrères, qui n'apporteront pas toutefois un nouvel éclairage à l'affaire laquelle semble aujourd'hui résolue quoique son dénouement a peu de chances d'apporter la sérénité et le repos aux familles des deux enfants. Haroun et Ibrahim ont été enterrés en début d'après-midi d'hier en présence d'une foule impressionnante. Des associations prévoient l'organisation d'une marche pacifique pour la journée de demain. Toutefois, les services de sécurité ont les plus grandes appréhensions sur la gestion des quarante-huit heures à venir sachant la récupération de ce triste évènement par des individus qui ne doivent attendre que le moment propice pour démarrer une contestation qui n'a rien à voir avec le drame. La veille déjà, des sièges de la sûreté ont fait l'objet d'agressions au même titre que des édifices publics. Soulignons enfin que la psychose s'est installée à travers l'ensemble de la wilaya, à telle enseigne qu'il devient des plus rares de voir un enfant dehors s'il n'est pas accompagné de ses parents. Par ailleurs, les écoles de la nouvelle ville Ali Mendjeli ont fermé leurs portes jusqu'à dimanche prochain.