Des psychologues ont souligné, jeudi à Alger, l'importance de la prise en charge psychologique des parents d'enfants victimes d'enlèvement, dont des cas ont été enregistrés récemment. A cet effet, Mme Sahraoui Akila, spécialiste et chercheuse en psychologie clinique, a indiqué à l'APS, en marge d'une rencontre sur le handicap chez les enfants, qu'il était nécessaire de mettre en place un programme pour la prise en charge des familles d'enfants enlevés, destiné notamment aux parents. Elle a estimé dans ce sens que ce phénomène qui prend de l'ampleur relevait d'un comportement «pathologique» et «anormal» qui sème la peur au sein de la société. Mme Sahraoui a souligné à cette occasion la nécessité d'identifier les causes de ce fléau et de définir des mécanismes pour l'éradiquer. Elle a mis l'accent, en outre, sur l'importance de l'accompagnement psychologique, notamment sur le plan de l'orthophonie, en vue de réduire les séquelles de ce phénomène «dangereux». De son côté, Mme Zinat Fatima, psychologue et orthophoniste, a évoqué les séquelles psychologiques de ce phénomène aussi bien pour les enfants enlevés que pour leurs familles. Elle a indiqué que les enlèvements engendraient des «effets psychologiques néfastes à long terme» qui nécessitent un suivi et un accompagnement psychologique aussi bien pour les victimes que pour leurs parents. La spécialiste a proposé à cet effet une prise en charge clinique et orthophonique au profit des familles des victimes à travers un accompagnement assuré par de spécialistes au niveau de cellules de proximité et d'espaces d'écoute. Parmi ces séquelles, elle a cité les «dépressions» et autres traumatismes qui nécessitent une prise en charge. Elle a également souligné l'importance du soutien de l'environnement familial et de la société. Pour sa part, Mme Fettahine Aicha, psychopédagogue et enseignante à l'Ecole supérieure des sciences et des technologies du sport (Ists), a indiqué que l'enlèvement d'enfants provoquait des «traumatismes difficiles à surmonter» pour les familles. Elle a préconisé, dans ce cadre, la mise en place d'un programme de prise en charge permanent au profit des familles des victimes de ce phénomène «inhumain» et «étranger» à la société algérienne. Elle a mis en exergue l'importance d'élaborer des études sur ce phénomène lié à d'autres fléaux sociaux comme la toxicomanie. APS