Damas a accusé les rebelles d'avoir tiré un missile avec une tête chimique sur une position militaire tuant plus de 20 personnes à Alep. La Russie a indiqué avoir reçu des informations «en provenance de Damas sur un cas d'utilisation d'armes chimiques par des opposants armés dans la province d'Alep», et se dit «très préoccupée» par ce développement. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme a confirmé qu'un missile sol-sol avait visé une position militaire dans la localité de Khan al-Assal, en faisant état de 16 soldats et de 10 civils tués, sans pouvoir toutefois dire «si ce missile contenait des matières chimiques ou pas». La télévision syrienne a parlé d'un nouveau bilan de 25 morts et plus de 110 blessés. Les occidentaux avaient multiplié les accusations envers Damas de recours aux armes chimiques. Le ministre de l'Information, Omrane al-Zohbi, a qualifié d' «escalade dangereuse, le tir par des terroristes d'un missile contenant des produits chimiques à partir de Kfar Daël dans la région de Naïrab (est d'Alep) vers la région de Khan al-Assal». Intervenant à la télévision, il s'en est pris à la Ligue arabe, aux occidentaux et aux Etats qui arment, financent et hébergent les terroristes ainsi que le gouvernement turc d'Erdogan et le Qatar. «Ce crime est perpétré par les terroristes qui ont utilisé une arme prohibée par la loi internationale». «Utiliser ces armes venues de l'extérieur, à travers les frontières des pays voisins, prouve que les allégations de la France, de la Grande-Bretagne, du Qatar et de la Turquie sur la fourniture (aux rebelles) d'armes non létales sont des mensonges», a-t-il dit. C'est la première fois que Damas porte une telle accusation contre les rebelles, qu'il qualifie de «terroristes». Mais les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont démenti cette accusation et renvoyé la responsabilité de cette attaque sur le régime. La télévision syrienne a montré des ambulances transportant des personnes blessées dont certaines ont dénoncé «les terroristes ayant tiré à l'arme chimique». «C'est comme une poudre, quand on la respire on tombe par terre. Le matin à sept heures, ils ont tiré le missile, des enfants, des femmes et des hommes sont morts», a raconté un homme, ayant le front bandé. «C'est ça la liberté qu'ils veulent, Lancer des gaz toxiques et des armes chimiques» sur la population, s'est-il interrogé. Un médecin portant un masque, dans un hôpital à Alep, où des blessés ont été admis, a expliqué que ces «produits toxiques provoquent des vomissements et une perte de conscience». Début mars, près de 200 soldats et rebelles ont péri dans la bataille pour la prise de contrôle de l'académie de police à Khan al-Assal, prise alors par les insurgés. Il y a une semaine, l'armée a lancé une contre-offensive et repris une grande partie de la localité. R. I.