Photo : M. Hacène Par Adel Bounaceur Le nouveau président du COA, ravi d'avoir bénéficié de la confiance des membres de l'AG, dira avec beaucoup d'émotion : «Je ferai de mon mieux pour réunir la famille sportive dans le seul intérêt du sport national, à travers un riche programme de travail et une stratégie bien élaborée, où les compétences auront droit de cité, pour veiller au développement du sport algérien, non sans omettre que tout se fera désormais dans une totale concertation au sein de la famille sportive nationale et en toute transparence». Des réalités qui recommandent au comité olympique, dans sa détermination, à proposer un ensemble de mesures visant à restructurer et à rendre plus performant le sport en Algérie, après le fiasco des Jeux Olympiques de Londres, de prévoir dans son programme, des moyens d'accompagnement de sorte à obtenir les résultats escomptés. Aujourd'hui, le problème du sport algérien n'est pas une question de formation des athlètes, des entraîneurs, des encadreurs, des arbitres et autres. Le sport est en net déclin où la situation se dégrade de jour en jour, faute de changement d'hommes, de règlements, de pratiques et faute également d'une prise de conscience des hauts responsables sportifs. Entre-temps, on assiste, à un retour au sein de ces instances sportives de personnages qui ont mis notre sport à genoux et nos fédérations à sac et qui continuent de diriger le sport. A la vérité, l'un des problèmes majeurs du sport algérien est lié à la marginalisation des compétences et l'émergence des incompétents. Ce fléau cause un préjudice énorme au sport algérien et c'est les copains qui en tirent de très bons dividendes. De retour aux affaires au Comité olympique algérien, le nouveau président, qui connait suffisamment la maison de Dely Brahim, va devoir manœuvrer habilement pour la relance des activités sportives en Algérie. En attendant de recevoir sûrement les doléances des présidents de fédérations, le patron de l'instance suprême du sport algérien, qui connaît déjà les dossiers importants de ce département, est engagé dans une course contre la montre. Remobiliser les membres et réorganiser certaines organismes et fédérations, en vue de la relance de la machine du comité olympique grippée depuis des mois. Tel sera le leitmotiv de Mustapha Berraf, qui l'a clairement signifié lors de son élection à la tète du COA. L'un des grands dossiers sur lequel le président du COA doit se pencher, est celui de la préparation de l'élite pour les JO de 2016 à Rio de Janeiro, après avoir fait pale figure à Londres en 2012. Le président du comité olympique doit donc reprendre la cognée par le manche car le mouvement sportif algérien attend beaucoup de ses projets pour le développement du sport et sa relance. Il doit relever de nouveaux défis et parachever des projets de relance du sport. Enfin, nous nous posons la question suivante : Ces gens auront-ils le temps, le courage et l'humilité de se consacrer aux activités olympiques ?
Relance du sport : la formation seule alternative Le nouveau boss du Comité olympique algérien sait que la formation des jeunes sportifs représente l'alternative pour la relance du sport en Algérie et doit, en tant que créneau très porteur, occuper une place centrale dans toute démarche s'inscrivant dans cette perspective. Mustapha Berraf, et même le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tehmi, ont expliqué que la formation est un segment déterminant dans le développement des activités sportives et pour l'amélioration des performances des athlètes. Le ministre n'a cessé de rappeler que, depuis septembre 2009, le MJS a fait de la formation l'une des priorités de sa politique de développement du sport et a mis en place un processus de prise en charge des jeunes et de développement des performances sportives, basée, notamment, sur la mise en place des écoles de sport spécialisées. Les fédérations des sports scolaires et universitaires, ne sont pas en reste au niveau des reformes engagées pour la relance du sport algérien, par le ministre de la Jeunesse, des Sports, Mohamed Tehmi. La FASSU doit redevenir le vivier du sport algérien comme elle l'était avant. Ainsi ces deux fédérations ont elles été créées pour accompagner le sport algérien dans ses missions. En effet, dans le cadre de la redynamisation de la FASSU, ces fédérations sont chargées de promouvoir le sport en milieu scolaire et universitaire et d'organiser chaque année les Jeux scolaires et universitaires. Cela vise à compléter et à renforcer les capacités structurelles du mouvement sportif scolaire et universitaire algérien, en vue de le mettre en conformité avec l'environnement international.
Absence remarquée des femmes au sein des structures sportives Le sport est un monde où la sous-représentation des femmes est persistante, plus encore qu'en politique ou dans le monde du travail, force est de reconnaître, à l'instar de Mmes Hassiba Boulmerka et Benida Nouria Merah, que dans le domaine sportif les choses n'ont pas évolué au même rythme que la société. Très peu de femmes sont en première ligne du mouvement sportif national et les instances sportives, tels que le COA, en comportent très peu. Or, elles sont souvent sollicitées, et en grand nombre lorsqu'un service proposé est déficient. Cela montre qu'elles sont encore sous-représentées dans l'activité sportive, là où les «affaires» sont négociées entre membres et responsables d'instances à travers d'âpres négociations. En dépit de son palmarès, son vécu sportif, briguer un poste à responsabilité dans une organisation sportive reste un parcours jonché d'obstacles pour une femme, aussi bien au niveau fédéral que dans les instances organisatrices de haut niveau. Il faut dire que ce qui s'est passé lors de l'assemblée élective du COA est très significatif vis-à-vis de la femme. Scindée en trois élections, celle du président, celle des membres du comité exécutif et enfin celle du représentant du sport féminin dans cette même structure, celle relative à l'élection de la femme a été méprisée et ignorée. Si au départ, ils étaient 71 votants, au moment du second scrutin pour l'attribution du poste au sport féminin, ils étaient à peine une trentaine pour départager les deux candidates, à savoir Hassiba Boulmerka et Nouria Benida Merrah, qui n'ont pu être départagées à l'issue du scrutin qui les concernait. Il devenait impossible de procéder à un nouveau vote. D'où le renvoi à plus tard de cette ultime élection relative au sport féminin. Les deux médaillées olympiques méritent tous les égards, toutes les deux doivent figurer dans ce comité exécutif durant les quatre prochaines années, surtout que le CIO recommande à chacun des CNO qui lui sont affiliés d'avoir au minimum 20% de femmes dans la composante de leurs assemblées générales. Cela suppose que ces 20% doivent être répercutés dans les comités exécutifs, auquel cas le seul poste prévu dans celui du Comité olympique algérien paraît dérisoire au regard du nombre total des membres du comité exécutif qui est de 13. De plus, les hommes ont toujours une perception négative des femmes et doutent de leurs capacités à gérée. Il est donc important que les femmes s'organisent autour des rôles multiples qu'elles remplissent, à la maison comme au travail, afin qu'elles puissent participer pleinement dans les activités au sein des instances sportives.