104 voix contre 31, le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a pas été utile de faire appel à la photo finish pour départager les deux candidats à la présidence du Comité olympique algérien dont l'élection et celle des membres du Comité exécutif de cette instance ont eu lieu samedi. Cent quatre voix contre 31, l'écart est bien trop important pour mettre en doute la légitimité de Mustapha Berraf, dont la consécration pour un quatrième mandat à la tête de cette instance représente un record dans le mouvement sportif national. Sa victoire était si éclatante et indiscutable qu'elle a amené le vaincu de cette élection, Mohamed Bouabdallah, à être le premier à le féliciter en lui soulevant le bras en guise de succès. Il faut reconnaître à Bouabdallah le mérite d'avoir accepté une si large défaite et d'être resté jusqu'au bout de cette assemblée générale élective. On connaît des vaincus qui se seraient éclipsés dès l'annonce de leur échec. Il faut dire que cette assemblée générale a duré trop longtemps puisque scindée en trois élections, celle du président, celle des membres du Comité exécutif et enfin celle du représentant du sport féminin dans cette même structure. Au départ ils étaient 71 votants, pour être réduits d'une unité au moment du second scrutin, mais en fin de parcours ils étaient à peine une trentaine dans la salle. Ce qui fait que lorsque les deux candidates pour le seul poste attribué au sport féminin au sein du Comité exécutif, à savoir Hassiba Boulmerka et Nouria Benida Merrah, n'ont pu être départagées à l'issue du scrutin qui les concernait, il devenait impossible de procéder à un nouveau vote. D'où le renvoi à plus tard de cette ultime élection relative au sport féminin. Il est utile d'insister sur ce thème pour affirmer qu'il semble illogique de mettre face à face les deux seules médaillées d'or olympiques que compte l'Algérie pour ce poste au Comité exécutif du COA. Boulmerka et Benida Merrah méritent toutes les deux de figurer dans ce Comité exécutif. Elles rejoindraient, de la sorte, Abderahmane Hammad, le sauteur en hauteur, médaillé de bronze des Jeux olympiques de Sydney en 2000, élu lui dans le lot des fédérations de sports non olympiques et autres à la structure qui dirigera le COA durant les quatre prochaines années. Pour revenir à Boulmerka et Benida Merrah, on peut faire confiance au nouveau président du COA, Mustapha Berraf, pour trouver la meilleure solution les concernant. Le CIO recommande à chacun des CNO qui lui sont affiliés d'avoir au minimum 20% de femmes dans la composante de leurs assemblées générales. Cela suppose que ces 20% doivent être répercutés dans les Comités exécutifs auquel cas le seul poste prévu dans celui du Comité olympique algérien paraît dérisoire au regard du nombre total des membres du Comité exécutif qui est de 13. Il faut ajouter un second membre au titre du sport féminin, donc intégrer Boulmerka et Benida Merrah et se passer d'élection pour les départager. En tout cas les premières déclarations de Mustapha Berraf après son élection ont porté sur la représentation de l'élément féminin au sein du COA indiquant que le président de la république lui-même encourage de telles initiatives. Le jour de la prochaine assemblée générale il sera impératif de prévoir un amendement d'urgence aux statuts du COA en vue de porter à deux le nombre de représentants du sport féminin au sein du Comité exécutif de manière à réparer le tort qu'on risque de faire à l'une de nos deux médaillées d'or olympiques. Si l'AG du COA venait à suivre cette démarche elle permettrait à cette instance d'être l'une des rares au monde à avoir dans sa structure dirigeante trois médaillés olympiques.