Les sahraouis espèrent que l'émissaire onusien puisse se rendre compte de la difficulté de la vie dans les territoires occupés. Le Front Polisario souhaite que la visite de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, dans les territoires sahraouis occupés «lui permettra de connaître les véritables conditions de vie du peuple sahraoui», a indiqué hier l'ambassadeur de la Rasd en Algérie, M. Brahim Ghali. Selon l'Agence de presse algérienne APS, les Sahraouis veulent «que cette visite permette à M. Ross de connaître ce qu'endure réellement le peuple sahraoui réprimé par le Maroc qui essaye de cacher ses crimes depuis 37 ans d'occupation du Sahara occidental», a déclaré M. Ghali, en marge d'une rencontre avec une délégation d'une quinzaine de jeunes militants sahraouis des droits de l'Homme venus des territoires occupés du Sahara occidental. La visite de M. Ross, qui s'inscrit dans le cadre de sa mission et des différentes résolutions du Conseil de sécurité, vise à préparer la prochaine étape de négociations et une probable reprise de pourparlers directs pour parvenir à «une solution politique acceptée par les deux parties et permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination», a-t-il expliqué. Selon la même source, M. Ross, qui était hier à Dakhla, a eu samedi à El Ayoun des contacts avec plusieurs ONG sahraouies de protection des droits de l'Homme, au moment même où les forces marocaines ont «réprimé violemment» une manifestation pacifique réclamant l'indépendance du Sahara occidental, a précisé l'ambassadeur sahraoui. Une source diplomatique a indiqué que la rencontre entre M. Ross et les ONG sahraouis a permis d'aborder plusieurs points et a été l'occasion pour l'émissaire de Ban Ki-moon de rappeler que sa tournée dans la région et dans d'autres pays «vise à trouver une solution durable, juste et acceptable pour les deux parties et à promouvoir un nouveau cycle de négociations». La nouvelle visite de M. Ross, la deuxième dans la région, intervient, deux mois après celle effectuée en octobre. Laquelle a été suivie de la présentation d'un rapport devant le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies. L'Envoyé personnel de Ban Ki-moon avait, alors, exprimé sa «forte préoccupation» du statu quo de la situation en prévenant que, s'il perdurait, «ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région». A la fin janvier dernier, M. Ross avait entrepris, dans ce cadre, des consultations afin d'établir un soutien international supplémentaire pour les négociations en effectuant une visite, tout d'abord, à Washington, où il s'était entretenu avec de hauts responsables du département d'Etat américain. Après les Etats-Unis, il s'était rendu successivement en Russie, en France, en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suisse et en Espagne ainsi qu'au Maroc. Au début de la semaine, il a déclaré, au Maroc, que la situation dans la région du Sahel nécessite une prise en charge.