Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Des membres de la délégation algérienne devant prendre part aux travaux du 10e Forum social mondial (FSM) ont été interdits, hier, d'accéder en Tunisie, pays organisateur de la manifestation à partir d'aujourd'hui jusqu'au 30 du mois en cours. Arrivée au poste frontalier d'Al Ayoun au niveau de la wilaya d'El Tarf sur la frontière algéro-tunisienne, une délégation de 96 syndicalistes et activistes algériens a été empêchés de rejoindre le lieu de l'événement. Parmi la délégation empêchée figuraient des militants de la Laddh (Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme), des représentants de l'association SOS Disparus, des membres du Snapap et bien d'autres. Pour Abdelmoumène Khelil, membre de la Laddh, trouve qu' «il est à fois grave et scandaleux qu'on empêche des Algériens de se rendre dans un pays voisins où le mouvement se fait sans un visa de circulation». Mais notre interlocuteur ne perdait pas espoir de voir les «refoulés» réussir le passage pour ne pas rater la manifestation à laquelle vont prendre part environ 70 000 personnes venues de tous les horizons. «Il se peut qu'il s'agirait d'un excès de zèle des agents de la police des frontières», dit-il. L'Algérie devrait être représentée par environ 200 activistes. Après une longue attente, il a été signifié aux concernés qu'une «instruction venue de très haut interdisant le passage des participants algériens au FSM». «Nous étions une centaine de personnes dans deux bus arrivés à la frontière vers trois heures du matin. Les policiers nous ont informés que les autorités ne vous laissent pas entrer en Tunisie. Aucune explication ne nous a été donnée», témoigne Hacène Ferhati de SOS Disparus. Suite à cet «incident», le Front des forces socialistes (FFS) a rendu public un communiqué dans lequel il dénonce l'interdit. Signé par le secrétaire national aux mouvements sociaux, le FFS «dénonce la décision de la police algérienne des frontières d'empêcher de jeunes algériens de se rendre en Tunisie pour participer au Forum social mondial». Pour le parti, il s'agit d'un «acte aussi grave qui porte atteinte à la dignité et à la liberté de nos concitoyens». Le FFS ajoute que «cet acte démontre, encore une fois, que le pouvoir algérien éprouve une peur panique devant tout acte pouvant entraîner une «contagion démocratique» à la suite des derniers développements dans la région».