Le document s'est contenté des mêmes informations rapportées par la presse nationale. Le dernier rapport pour l'année 2005 que vient de rendre public la Fédération internationale des droits de l'Homme (Fidh) tranche avec ceux des années 90 où l'Algérie était accusée de tous les dépassements. Cette fois, la Fidh s'est contentée d'un bilan exhaustif des activités et des manifestations qui se sont déroulées en Algérie durant l'année 2005 avec une attention particulière pour la presse et les familles des disparus. Des manifestations que cette ONG a classées dans le registre des dépassements contre l'exercice des libertés individuelles pour ficeler ainsi un rapport sur les droits de l'homme en Algérie. «Le harcèlement se poursuit à l'encontre des familles de disparu(e)s et de leurs défenseurs», note un des passages de ce rapport qui signale «l'arrestation arbitraire et les poursuites judiciaires contre M.Mouloud Arab». Le 14 septembre 2005 M.Mouloud Arab , père d'un disparu, a été arrêté lors du rassemblement de SOS-Disparus devant le siège de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cncppdh), à Alger. «Le harcèlement se poursuit aussi à l'encontre des membres de SOS-Disparus, à l'encontre de M.Mohamed Smaïn», rapporte le document. En 2001, Mohamed Smaïn responsable de la section de Relizane de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), a fait l'objet de poursuites à la suite d'une plainte déposée par Mohamed Ferghane, ancien responsable de la milice de Relizane, pour diffamation, dénonciation calomnieuse et déclarations sur des crimes imaginaires. Le rapport signale également que «les défenseurs des droits de l'Homme sont dans la ligne de mire en Algérie». Il cite le cas de Fatima Yous, présidente de SOS-Disparus, qui a reçu des menaces sur son portable en septembre 2005; le cas de Hacène Ferhati, trésorier de cette organisation, qui a été la cible d'actes de harcèlement quotidiens entre le 15 et le 30 septembre 2005. La Fidh a rappelé qu'en septembre 2005, des membres de familles de disparus «ont été frappés et arrêtés par la police» à Constantine, où le président Bouteflika, tenait un meeting sur le projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ces familles se sont rendues au stade, où se déroulait le meeting, afin de demander au président un entretien sur la situation de leurs proches disparus. On retrouve dans les pages du rapport également les cas de Hafnaoui Ghoul, journaliste arrêté puis libéré, de Tahar Larbi membre de la Laddh et d'autres aussi. Le regard et le ton semblent évoluer avec l'évolution de la situation sécuritaire en Algérie qui gagne des points. C'est le cas de le dire quand on se rappelle de ces pamphlets des années de braise. On cite cet appel lancé le 15 octobre 1997 par Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l'homme Human Rights Watch et Reporters sans frontières à la communauté internationale «afin qu'elle agisse au plus tôt pour mettre fin à la détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie»; ou alors ce fameux rapport de la Fidh daté du 15 janvier 1998 qui rappelle que «l'horreur et la barbarie que doit affronter quotidiennement le peuple algérien occupent désormais la une des médias». En 2005, la virulence des propos a réellement baissé. Le rapport s'est contenté des mêmes informations rapportées par la presse nationale. Relativement, l'Algérie gagne des points même si les ONG dénoncent encore nombre de dépassements.