L'Iran a condamné la décision «hâtive et irrationnelle» du Qatar d'autoriser l'opposition syrienne à ouvrir une représentation diplomatique à Doha. «Le geste théâtral du Qatar de donner l'ambassade de Syrie à un groupe n'ayant pas les suffrages du peuple est hâtif et irrationnel», a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, estimant que «le peuple syrien ne permettra pas à d'autres de décider du sort du pays». «Il est dans l'intérêt du Qatar d'arrêter d'agir de façon si hâtive et d'intensifier le bain de sang contre le peuple syrien», a estimé le responsable, chargé des pays arabes et africains. Le chef démissionnaire de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Moaz Al-Khatib, et le ministre d'Etat des Affaires étrangères du Qatar, Khaled Al-Attiya, ont inauguré mercredi dernier l'«ambassade de la Coalition nationale syrienne», dont les bureaux ont été offerts par Doha. L'ambassade de Syrie est pour sa part toujours fermée. Le Qatar avait fait le forcing pour imposer l'octroi par la Ligue arabe, réunie en sommet mardi à Doha, du siège de la Syrie à l'opposition. D'un autre côté, Damas a dénoncé une escalade des opérations des rebelles au lendemain de la mort de 15 étudiants suite à des tirs d'obus visant un campus de la capitale. «Les attaques des terroristes contre les quartiers résidentiels, les écoles, les universités et les hôpitaux par des tirs d'obus de mortier sont une exécution d'ordres venus de l'extérieur pour mener une escalade terroriste d'envergure», a déclaré le ministre de l'Information syrien. Selon lui, le but de cette escalade est «de faire croire que les terroristes attaquent le centre de la capitale ou qu'ils sont tout près de réaliser l'objectif de leur agression contre la Syrie». Les tirs d'obus et de roquettes par les insurgés se sont multipliés ces dernières semaines dans la capitale syrienne. Selon Damas les ordres pour mener une escalade proviennent «du Qatar, de la Turquie et de certains services de renseignements arabes et occidentaux qui tentent désespérément de faire tomber l'Etat syrien». Depuis le début de la crise en Syrie, qui s'est militarisée, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie voisine ont pris franchement position contre Damas. Le ministre syrien a également critiqué la décision de la Ligue arabe d'accorder le siège de la Syrie à l'opposition, accusant Doha de «se comporter à l'égard de la Ligue arabe comme s'il s'agissait de l'une des compagnies de l'émir qatari». Le président actuel du Conseil de sécurité, le Russe Vitaly Churkin, a affirmé que la Ligue arabe avait «sapé» les efforts de l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, et il a souhaité que l'ONU lui apporte le soutien qu'il mérite. Pour ce responsable russe «il y a, actuellement, un groupe de personnes dont la légitimité avait été établie à partir de l'extérieur de la Syrie alors qu'il n'y a pas eu d'élection, et les Syriens n'ont pas entendu parler de ces gens». M. B./Agences