La 13e édition du Festival du «Cinémas du Sud» de Lyon est prévu du 2 au 5 mai prochain mettant en compétition près d'une dizaine de longs métrages et des films documentaires, dont le film documentaire Demande à ton ombre de Lamine Ammar Khodja. Ce dernier sera en compétition avec des cinéastes venus de Tunisie, du Maroc, d'Egypte et de Syrie. Les organisateurs soulignent que cette 13e édition, «est au cœur des questionnements et des vibrations que le monde arabe vit aujourd'hui. Parrainée par le cinéaste tunisien Nouri Bouzid (l'Homme de Cendres, Cannes 1986), qui présentera en avant-première son dernier film Millefeuille, quatre films sont des documentaires, genre de plus en plus pratiqué par les cinéastes après les espoirs populaires des soulèvements dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient». Ainsi, dans une Tunisie confrontée à l'incertitude politique, en avant-première, «Millefeuille» de Nouri Bouzid aborde la menace qui pèse sur la liberté civique du Tunisien en général et de la femme, à noter aussi la projection de «Le Professeur de Mahmoud Ben Mahmoud, tourné quelques semaines seulement avant le 14 janvier 2011, où il réussit une chronique politique sur fond de batailles amoureuses et signe le renouveau du cinéma tunisien». C'est dans cet esprit qu'Amar Khodja sera en compétition avec «Demande à ton ombre» où il raconte son retour en Algérie après huit années passées en France. Le documentaire a participé à de nombreuses rencontres cinématographiques et a obtenu le Prix du «Premier film» en 2012 au Festival international du film documentaire de Marseille. Il avait confié à propos du film, dans une interview accordée à un média français que : «Ce film m'a fait prendre conscience que je ne retournerai pas tout de suite vivre à Alger (…) Je comprenais très bien le terrain et sa complexité sans jamais trouver ma place dans le jeu. Cette position ambiguë m'est apparue clairement un jour où j'étais à Alger (…) Je me suis dit que pour mes films j'allais faire la même chose. Recréer un espace pour me réapproprier cette ville et me réconcilier avec elle. Finalement, y vivre ou pas n'a pas tant d'importance. D'ailleurs, quand on me pose la question pour me demander si je suis retourné en France ou si je suis resté à Alger, je dis que j'habite mon imaginaire. C'est le privilège de la création.» Le lancement du Festival sera marqué par la projection en ouverture, de L'Amante du Rif de la marocaine Narjiss Nejjar, réalisatrice de talent remarquée avec Les Yeux Secs en 2003 à la Quinzaine des Réalisateurs. Le film montre une histoire de femmes invisibles, vulnérables, malmenées par la vie et par les hommes. Au programme du festival, les organisateurs mettront en lumière les œuvres de quatre jeunes cinéastes, dont le premier long-métrage du réalisateur syrien Meyar Al Roumi, Round Trip, qui transmet une image contemporaine de la Syrie. Une histoire d'un voyage en train et d'une relation amoureuse entre deux individus. La Syrie sera également à l'honneur avec Hala Alabdalla, figure clef du cinéma syrien et porte-parole de toute une génération de cinéastes anonymes de la révolution, traite de la censure au Proche-Orient à travers le dessin satirique dans Comme si nous Attrapions un Cobra. S. B.