L'expérience algérienne en matière d'emploi de jeunes, et de sécurité sociale, fait école dans le monde arabe. Cette problématique de l'emploi, qui a été au centre du 40e Congrès de l'organisation arabe du travail (OAT) ouvert lundi à l'hôtel Aurassi à Alger, a été également l'occasion, pour les représentants de trois parties de la production (gouvernement, syndicat et patronat), de 20 pays arabes, de mettre à profit ces retrouvailles pour appeler à conjuguer les efforts dans les domaines socio-économiques, pour faire face aux retombées de la crise financière internationale, qui dure encore, et de l'instabilité due aux changements politiques dans nombre de pays arabes. Lors de la séance d'ouverture, à laquelle a assisté le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a vu également la participation du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, le directeur général de l'Organisation arabe du travail (OAT), Ahmed Mohamed Lokmane, et le directeur général de l'OIT, Guy Ryder, ainsi que le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd. Le président Bouteflika, a indiqué dans un message adressé aux participants à cette session, lu en son nom par le conseiller à la présidence de la République, M. Mohamed Ali Boughazi, que «l'actuelle session se veut une opportunité pour la coordination des positions arabes à l'égard des développements enregistrés au plan socio-économique mondial», tout particulièrement, a-t-il ajouté, «à l'égard de l'impact qu'a généré et continue de générer la crise économique mondiale sur les indicateurs économiques et sociaux dans tous les pays du monde». «Il est évident alors que le regroupement reste l'un des moyens susceptibles d'alléger les retombées et l'impact de cette situation sur nos pays et de renforcer nos capacités d'intégrer la productivité destinée, en premier lieu, à répondre aux besoins de nos peuples», a précisé le chef de l'Etat. Et d'ajouter «le monde arabe possède les moyens d'assumer un rôle plus influent en matière de relations internationales tant au plan économique que politique». En abordant l'expérience algérienne en la matière, le président de la République, a indiqué que l'Algérie a toujours accordé un intérêt particulier à la promotion de l'emploi de jeunes à travers la réforme des systèmes d'enseignement et de formation afin de les adapter aux exigences du marché du travail. «Elle a aussi encouragé les jeunes à investir le monde de l'entrepreneuriat et favorisé l'investissement générateur d'emplois et de richesses dans les secteurs de l'industrie, de l'agriculture et des services dans le cadre d'un plan d'action global de relance économique, de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage», a-t-il affirmé. Le chef de l'Etat a rappelé que «l'Algérie a, également, inscrit la protection sociale au titre de ses priorités», en rappelant, en outre, que «la modernisation et la promotion du système national de sécurité sociale, notamment à travers la réforme de son mode de financement, a permis d'englober tous les aspects de la protection sociale prévus par les conventions internationales». Le SG de l'OAT, Ahmed Mohamed Lokman, a pour sa part, rappelé que son organisation a accordé la plus grande importance à la question de la propagation du chômage dans les milieux de jeunes, et la menace qu'elle représente sur la stabilité et la paix sociale, en émettant des mises en garde répétées sur la hausse du taux de chômage et la pression que cela génère. Il rappellera également que l'OAT a réussi à transmettre son message au premier sommet socio-économique arabe, en 2009, qui a adopté la déclaration de Doha sur l'emploi et le développement, en s'engageant à réduire de moitié le taux de chômage. Mais, la crise économique qui a débuté en 2008, et les changements dans certains pays arabes ont empêché l'application des contenus du pacte arabe de l'emploi. Aussi, a-t-il déploré, les traitements sécuritaires au dépend de la dimension sociale, appliqués aux protestations qui se sont déclarées dans le monde arabe. Les conséquences du printemps arabe sur l'emploi demeurent dangereuses sur le court terme, a indiqué le SG de l'OAT, en précisant que le taux de chômage a continué sa progression durant les deux dernières années où il a connu une hausse de 2%, soit, environ 3 millions de nouveaux chômeurs portant la moyenne à 16% dans l'ensemble des pays arabes et un chiffre de 20 millions de personnes. Et ce, avant d'émettre l'espoir que les périodes de transition ne se prolongent et que les préparatifs politiques ne durent au dépend des dossiers socio-économiques. Il a, ce faisant, mis l'accent sur l'expérience algérienne en matière d'emploi et de sécurité sociale, avant de relancer l'idée du projet de convention arabe de l'emploi. Le président de l'OIT, Guy Ryder, quant à lui, a mis en exergue, le pacte économique et social en Algérie, comme «exemple de consolidation du progrès social à travers le dialogue social entre les acteurs de la tripartite». En assurant de la présence de l'OIT en vue d'achever les objectifs communs, M. Ryder a indiqué que son organisation continuera d'être à l'écoute et à répondre positivement aux besoins exprimés. Il a tenu ainsi à noter que l'OIT a mis en place un plan d'action pour la décennie arabe de l'emploi 2010-2020, adopté par les représentants des gouvernements, syndicats et patronats des 22 pays arabes, en mobilisant ses moyens techniques et ressources financières, afin de contribuer à une transition vers le travail décent pour tous dans la région du Moyen Orient et d'Afrique du Nord. Huit jours durant, jusqu'au 22 avril, les 600 participants dont les ministres arabes de l'Emploi et des Affaires sociales et les représentants d'unions et d'organisations arabes et internationales activant dans le domaine de l'emploi et du marché du travail, débattront des sujets en relation avec la problématique de l'emploi, à la lumière des changements en cours dans le monde arabe. L'ordre du jour, prévoit, en effet, une table ronde sur «l'emploi et les aspirations du monde du travail», animée par quatre experts d'Algérie, de Tunisie et d'Egypte et des représentants de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui présenteront leurs points de vue sur l'emploi. A. R.