Le sprinteur jamaïcain Usain Bolt, sans contestation possible, et la perchiste russe Yelena Isinbayeva, à l'énergie, ont été désignés athlètes de l'année 2008 par la Fondation internationale d'athlétisme, dimanche dernier à Monaco. Bolt, 22 ans, est entré dans la légende en remportant trois médailles d'or (100/200/relais 4X100 m) avec autant de records du monde aux JO de Pékin. «Il est imbattable», avait d'ailleurs déclaré vendredi dernier Lamine Diack, président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). M. Diack et le prince Albert II, président honoraire de la Fondation, décident du lauréat parmi les trois finalistes. Dans une première phase, les dix nominés avaient été évalués par les votes de la famille de l'athlétisme (membres du conseil et des commissions de l'IAAF, directeurs de meeting, journalistes, etc.) et du public, dans la proportion de 70 et 30%. Bolt, élu «étoile montante» en 2002 après avoir remporté le titre mondial juniors du 200 m à seulement 15 ans et demi, est le troisième sprinteur consécutif à conquérir le trophée, qui rapporte 100 000 dollars (80 000 euros). Il succède à son compatriote Asafa Powell (2006) et à l'Américain Tyson Gay, auteur également d'un triplé aux Mondiaux 2007 d'Osaka (Japon), mais sans aucun record planétaire. Isinbayeva, la «tsarine» de la perche, désormais résidente monégasque, s'est montrée très heureuse de cette nouvelle récompense. Ayant changé de coach pour aller à la cour de Vitalyi Petrov, la brune Isinbayeva a plafonné pendant deux saisons, le temps nécessaire pour assimiler les réglages techniques. A Pékin, la perchiste de Volgograd a conservé son titre d'Athènes mais aussi repris son ascension en franchissant 5,05 m, son 24e record du monde entre salle et plein air. Comme il est d'usage, les deux lauréats ont rivalisé de compliments. «Sur le plan mental et physique, Bolt est un merveilleux athlète», a souligné Yelena, toujours tirée à quatre épingles. «En la regardant, on a l'impression que le saut à la perche, c'est quelque chose de facile», a répondu l'as caribéen. Passant en revue sa longue carrière, tel un père fier de ses enfants prodiges, M. Diack, 75 ans, a rappelé que «2008 avait été une année très riche, avec de remarquables performances qui ont démontré que l'athlétisme reste le sport olympique numéro un». Année exceptionnelle, foison de distinctions donc. Le Cubain Dayron Robles, champion olympique du 110 m haies après avoir amélioré le record du monde, a reçu celle de la performance masculine de l'année. Chez les dames, la récompense est partagée entre l'Ethiopienne Tirunesh Dibaba, que beaucoup voyaient à la place d'Isinbayeva, et la Tchèque Barbora Spotakova, reine du javelot. Néanmoins, deux Ethiopiens illustres n'ont pas trouvé place dans l'abondant palmarès : Kenenisa Bekele, double champion olympique (5 000/10 000 m), et Haile Gebreselassie, premier homme à courir le marathon en moins de 2 heures 4 minutes (2h03:59.).