Synthèse de Samira Imadalou L'augmentation des prix des produits alimentaires au cours des dix premiers mois de l'année a engendré la croissance de l'inflation dont le rythme moyen a atteint 4,2%.La baisse de l'indice brut des prix à la consommation (-0,5%) en octobre dernier contre une hausse (3,4%) enregistrée en septembre n'a finalement pas eu d'effet.La hausse de 7,2% des prix des biens alimentaires, avec 12,7% pour les produits alimentaires industriels et 2% pour les produits agricoles frais, selon des données de l'Office national des statistiques, a fini par pousser le risque inflationniste. Cette augmentation, qui a touché beaucoup plus les huiles et les graisses (+42,2%), le café, le thé et l'infusion (+29,4%), les poissons frais (+18,30%), les fruits (+14,8%), le pain et les céréales (+4,7%), le lait, le fromage et leurs dérivés (+7,6%) et les légumes (+9,2%), s'explique, selon l'ONS, essentiellement par la poursuite de l'envolée des cours des matières premières sur les marchés mondiaux. En effet, à l'exception de la baisse des prix de la pomme de terre (-26%), du sucre et des produits sucrés (-0,3%), tous les autres produits du groupe alimentation ont flambé durant cette période.Comme à l'accoutumée, les viandes n'ont pas échappé à ce phénomène. La hausse était de l'ordre de +2,3% pour la viande, +1,5% pour les abats de mouton et 0,1% pour les boissons non alcoolisées.Les produits manufacturés, par contre, ont connu une légère hausse (0,1%), ainsi que les services avec une augmentation de 0,2%. Le rythme annuel d'inflation est passé, pour rappel, de 29,04% en 1994 à 3,5% en 2007. Il est à noter, par ailleurs, que l'ONS a reporté l'utilisation du nouvel indice des prix à la consommation, prévu pour octobre dernier, à janvier 2009 pour mesurer le rythme d'inflation moyen, élaboré sur l'année de base 2001, et ce, après sa validation par le Conseil national des statistiques (CNS) qui n'a pas encore finalisé la nouvelle méthode de calcul.Toujours en matière de prix, relevons le retour des pratiques commerciales déloyales avec l'approche de l'Aïd El Adha. C'est la spéculation sur le marché des viandes et des fruits et légumes. La hausse des prix des viandes rouges enregistrée ces derniers mois sur les principaux marchés de la capitale est due à une «pure spéculation» plutôt qu'à une baisse de la production, ont affirmé des professionnels de la filière cités par l'APS. Pour sa part, le directeur de la production animale au ministère de l'Agriculture et du Développement rural estime : «Il n'y a aucune baisse de production cette année avec toutes les mesures prises par l'Etat pour le développement de la filière, notamment l'importation de 300 000 tonnes d'orge, la mise en défens de terres et l'excellente pluviosité favorisant une végétation abondante.» Les fortes hausses du prix des viandes «sont le résultat des intermédiaires qui viennent se greffer à la chaîne et profitent de telles occasions pour accroître leurs gains», a expliqué ce responsable à l'APS.Les mesures annoncées par le gouvernement pour la lutte contre la spéculation tardent à donner des résultats au détriment des consommateurs qui se retrouvent désarmés face à cette situation.